GENÈVE (OIT Infos) – La 21e Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST) a adopté de nouvelles normes sur l’économie informelle qui permettront aux pays de collecter de meilleures données et d’élaborer de meilleures politiques pour les travailleurs employés dans l’économie informelle.
La résolution a été adoptée lors de la CIST du centenaire, qui s’est tenue au siège de l’Organisation internationale du Travail (OIT) à Genève, en Suisse, du 11 au 20 octobre.
Deux milliards de personnes dans le monde travaillent dans l’économie informelle, souvent sans protection du travail ni couverture sociale et dans de mauvaises conditions de travail. Pourtant, on sait peu de choses sur ces travailleurs et leur situation, ce qui empêche les gouvernements d’élaborer des politiques ciblées ou d’en évaluer l’efficacité.
Les nouvelles normes fourniront un large éventail de définitions pour les concepts clés, permettant la production d’informations de haute qualité tout en laissant une certaine flexibilité pour refléter les différentes réalités dans les systèmes et les lois des pays.
Les normes couvrent les conditions de travail et d’autres caractéristiques du travail. Elles s’appliqueront également au travail non rémunéré autre que l’emploi, tel que le travail bénévole et l’agriculture de subsistance.
«Les déficits en matière de travail décent peuvent être brutaux pour ceux qui dépendent du travail informel pour vivre et nourrir leur famille. Cela représente près de 60 pour cent des personnes employées dans le monde aujourd’hui – soit deux milliards de personnes», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo. «C’est pourquoi je suis très heureux de voir le travail que vous avez accompli en adoptant de nouvelles normes sur l’informalité. Ces nouvelles normes donneront aux pays une plate-forme solide qui leur permettra de produire des données plus précises. Ce qui permettra de faire mieux connaître le travail informel.»
Trois résolutions supplémentaires ont été adoptées au cours de la conférence afin d’adapter les normes existantes aux évolutions récentes du monde du travail. Ces résolutions portent sur la mesure des revenus liés à l’emploi, les statistiques sur les revenus et les dépenses des ménages, et les statistiques sur le travail, l’emploi et la sous-utilisation de la main-d’œuvre.
La conférence a également convenu de poursuivre les travaux futurs, tels que la mise à jour de la classification des professions, la migration de la main-d’œuvre, le travail sur plateforme numérique et les compétences et le travail de soins.
Lors de la clôture de la conférence, le président de la CIST et statisticien en chef du Canada, Anil Arora, a déclaré: «Statistique Canada reste un fervent partisan et contributeur des travaux de la CIST, bénéficiant de normes de classe mondiale qui permettent une meilleure cohésion et comparabilité dans des domaines importants pour notre société, notre économie et l’environnement.»
Se référant à l’année du centenaire de la conférence, le statisticien en chef de l’OIT, Rafael Diez de Medina, a déclaré: «Je voudrais réitérer mon hommge à nos prédécesseurs, ces pionniers qui, depuis 1923, se sont réunis à Genève pour la première fois. De nombreux événements ont eu lieu depuis, mais l’objectif est le même: fournir un aperçu plus précis du monde du travail, en particulier pour éclairer les politiques. En tant que statisticiens du travail, nous avons une responsabilité importante et un rôle exceptionnel à jouer. Nous ne devrions jamais éviter les défis, aussi difficiles qu’ils puissent paraître.»
Quelque 500 participants de 140 pays ont assisté à la conférence, dont des représentants de gouvernements, d’organisations de travailleurs et d’employeurs, ainsi que des observateurs de nombreuses organisations internationales et non gouvernementales.