Le Secrétaire général des Nations Unies appelle à une action accélérée en matière d’emploi et de protection sociale

© OIT

NEW YORK (OIT Infos) – Investir dans une croissance riche en emplois, dans la protection sociale et dans une transition juste vers un avenir écologiquement responsable, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire, pourrait empêcher une nouvelle aggravation des inégalités entre les économies développées et en développement qui ont été exacerbées pendant la pandémie de COVID-19, a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans une note d’information publiée aujourd’hui.

Au moins 982 milliards de dollars de mesures de relance budgétaire sont nécessaires pour répondre aux chocs immédiats de la crise sur le marché du travail et pour soutenir une transition juste, et 1,2 billion de dollars par an pour financer des socles de protection sociale dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Aucune économie développée n’a réalisé de progrès économique et social sans investir dans des systèmes de protection sociale et des services publics de qualité qui apportent le soutien nécessaire à chacun pour faire face aux vicissitudes de leur vie.

Alors que la richesse des milliardaires a augmenté de plus de 3 900 milliards de dollars entre mars et décembre 2020, l’impact de la pandémie sur le monde du travail a, entre autres facteurs, entrainé pour la première fois en 21 ans, une hausse de 119 à 224 millions du nombre de personnes extrêmement pauvres.

  • On estime que 8,8 pour cent du nombre total d’heures de travail – soit l’équivalent des heures travaillées en un an par 255 millions de travailleurs à temps plein – ont été perdues en 2020.
  • Cela correspond à une perte de 3,3 billions de dollars américains de revenus du travail hors aide gouvernementale.
  • En raison de la pandémie, on estime qu’il y aura 75 millions d’emplois de moins en 2021 qu’avant la crise, et 23 millions de moins que prévu en 2022.

Le rapport du Secrétaire général appelle à des investissements urgents pour une reprise riche en emplois, qui soit durable et socialement inclusive. Les secteurs public et privé doivent mobiliser des fonds pour augmenter considérablement ces investissements afin de remettre le monde sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable et faire face aux risques toujours plus importants liés au changement climatique et à la dégradation de l’environnement, qui pourraient mettre en péril 1,2 milliard d’emplois, soit 40 pour cent de la population active mondiale.

Pour réussir une reprise post-pandémie centrée sur l’humain, il faut que les politiques d’emploi et de protection sociale fonctionnent en tandem, non seulement pour améliorer le niveau de vie de chacun, mais aussi pour les aider à relever les défis d’un monde du travail en mutation rapide et de la transition vers l’objectif de zéro émission nette de carbone d’ici 2050.

Accélérer la création d’emplois

Pour parvenir à une reprise riche en emplois et à une transition juste vers une économie durable et inclusive, le Secrétaire général appelle à un accélérer l’investissement mondial pour l’emploi et la protection sociale, afin de créer au moins 400 millions d’emplois et d’étendre la protection sociale à 4 milliards de femmes, d’hommes et d’enfants actuellement sans couverture.

Pour atteindre cet objectif, la note d’information intitulée Investir dans l’emploi et la protection sociale pour éradiquer la pauvreté et assurer un redressement durable recommande plusieurs actions:

  • Développer des stratégies de relance nationales et inclusives intégrées pour la création d’emplois décents, en particulier dans les secteurs des soins et de l’écologie, la protection sociale universelle et une transition juste, et veiller à ce qu’elles soient alignées sur les politiques macroéconomiques et fiscales et étayées par des données solides.
  • Accroître l’investissement dans les fonds de protection sociale en pourcentage du PIB dans les budgets nationaux.
  • Concevoir des mesures politiques visant à étendre la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle et à favoriser la formalisation progressive des entreprises et de l’emploi, y compris dans l’économie des soins.
  • Créer des politiques actives du marché du travail pour aider les travailleurs à se perfectionner et à se recycler afin de conserver leur emploi ou d’en changer, et de s’adapter aux transitions verte et numérique.
  • Développer une architecture financière solide pour mobiliser les investissements en faveur des emplois décents, de la protection sociale et d’une transition juste, notamment en acheminant les Droits de tirage spéciaux (DTS) pour soutenir les stratégies nationales de relance vers les pays qui en ont besoin.
  • Renforcer la collaboration avec le secteur privé pour accroître les investissements dans les secteurs stratégiques afin de promouvoir l’esprit d’entreprise, notamment parmi la population féminine et en soutenant les entreprises appartenant à des femmes en particulier, afin de combler le déficit de compétences.
  • Aligner les stratégies sur les accords de Paris sur le climat, afin qu’elles soutiennent les entreprises et les travailleurs, tout en veillant à ce que les populations vulnérables ne soient pas laissées pour compte dans la transition vers des économies écologiquement responsables.

Événement de haut niveau sur l’emploi et la protection sociale pour l’éradication de la pauvreté

Le Secrétaire général de l’ONU présentera la note d’information lors d’une réunion numérique de haut niveau à l’ONU le 28 septembre 2021, de 09h00 à 12h00 ET (15h00 à 18h00 CEST). Cette réunion est organisée conjointement avec l’OIT.

Les dirigeants des pays, ainsi que les chefs des principales organisations internationales, des institutions financières et multilatérales ainsi que des représentants de la société civile et du secteur académique seront présents.

Lors de la réunion de haut niveau sur l’emploi et la protection sociale pour l’éradication de la pauvreté, le Secrétaire général des Nations Unies prononcera le discours d’ouverture, suivi par le Premier ministre jamaïcain, M. Andrew Holness, en tant que co-organisateur de l’Initiative sur le financement du développement à l’ère du COVID-19 et au-delà, puis par M. Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail. La réunion se poursuivra par une discussion entre les dirigeants des institutions financières internationales, les chefs d’État et de gouvernement et les organisations internationales.

La vice-secrétaire générale, Amina Mohammed, prononcera le discours de clôture.

La réunion est organisée sous l’égide de l’Initiative sur le financement du développement à l’ère du COVID-19 et au-delà, avec le soutien de l’OIT.

Pour plus ample information, veuillez contacter:

  • Nations Unies : Dan Shepard, email: shepard@un.org, tél: +1646/675-3286
  • Organisation internationale du Travail: Amber Barth, email: barth@ilo.org , tél: +1212/697-0150

Source link

Read Previous

350.org – Asia in Action: Global Climate Strikes 2021

Read Next

Italie de plus en plus armée, par Manlio Dinucci

Leave a Reply