Du 20 au 22 mai dernier a eu lieu à l’UNESCO à l’initiative du CERAS* un colloque international sur l’avenir du travail dans la transition écologique. La Fondation Terre Solidaire, partenaire de cet événement, revient sur les grands enseignements de celui-ci.
Penser le travail autrement, un nécessaire défi pour notre société
Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), en 2014 1,2 milliards d’emplois (40% de l’emploi mondial) étaient fortement dépendants des écosystèmes naturels (agriculture, pêche, textile, tourisme, etc.). Par ailleurs, elle a montré qu’entre 2000 et 2015, l’équivalent de 23 millions d’années de travail étaient perdues en raison des divers aléas environnementaux causés ou amplifiés par l’activité humaine. D’après les scénarios de l’OIT, une transition mondiale du secteur énergétique vers un modèle décarboné entraînerait la création nette de 18 millions d’emploi, principalement dans la construction et les énergies renouvelables.
Le constat est clair : l’économie mondiale est dépendante de l’environnement naturel. Il devient impératif de repenser le travail et sa place dans le société devant les urgences sociales et environnementales. La question du travail dans la transition écologique, économique et sociale appelle un changement de paradigme..
Quel travail pour une transition écologique et solidaire ?
Pendant deux ans, un groupe international composé d’une trentaine de représentants d’associations, syndicats, ONG, mouvements d’Eglise, cadres, entrepreneurs, et universitaires de tous les continents se sont associés pour considérer ensemble les réalités vécues et les solutions existantes afin de penser le futur du travail. «Comment promouvoir un système dans lequel le travail est tout à la fois décent, juste, et écologiquement durable pour tous les hommes et toutes les femmes ?» est la question à laquelle ils ont tenté de répondre à partir des expériences de terrain vécues par des travailleurs du monde entier.
Ce colloque international a permis de rendre compte de leurs constats et propositions, et visait à articuler une compréhension du travail qui facilite la transition écologique et assure à chacun les conditions dont il a besoin pour atteindre une qualité de vie décente.
Ces restitutions ont ensuite été discutées entre autres par Vandana Shiva (activiste indienne), Gaël Giraud (CNRS), Cécile Renouard (Campus de la transition), Mgr Jorge Lugones (Pastorale sociale en Argentine), Pierre-Michel Menger (Collège de France), Daniel Le Guillou (Territoires Zéro Chômeur), Marieke Louis (Sciences Po, CERI), Éloi Laurent (OFCE)…
Un manifeste pour un travail décent et durable
Afin de renouveler le rapport au travail et mettre la société en mouvement, ce colloque s’est clôturé par la publication d’un manifeste reprenant des propositions concrètes pour que le travail soit au service de l’humanité et du soin de la planète.
Retrouvez en vidéo les éléments-clés tirés du texte complet du Manifeste https://www.youtube.com/watch?v=zEA-GPOm0_8&feature=youtu.be