Lettre de l’Iran informant de son attaque d’Israël en légitime défense, par Amir Saeid Iravani


D’ordre de mon gouvernement et comme suite à ma lettre datée du 31 juillet 2024 (S/2024/584), je tiens à vous informer et à informer les membres du Conseil de sécurité que, dans la soirée du mardi 1er octobre 2024 (heure locale), les forces armées de la République islamique d’Iran ont lancé à plusieurs reprises des missiles contre des cibles militaires et des installations de sécurité du régime israélien.

Conduite en vertu du droit naturel de légitime défense visé à l’Article 51 de la Charte des Nations Unies et désormais terminée, cette action était une riposte aux actes d’agression du régime sioniste, à savoir notamment les violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République islamique d’Iran, l’assassinat du chef politique du Hamas et ancien Premier Ministre palestinien à Téhéran le 31 juillet 2024 alors qu’il était l’invité officiel du Gouvernement iranien, la blessure portée à l’ambassadeur iranien au Liban lors de la détonation des bipeurs qui, le 17 septembre 2024, a frappé de façon délibérée et sans discrimination des civils, et l’assassinat du Secrétaire général du Hezbollah au Liban et du général Abbas Nilforoushan, conseiller militaire iranien de haut rang, le 27 septembre 2024 à Beyrouth (voir S/2024/584, A/79/359-S/2024/684 et S/2024/701).

Contrairement au régime sioniste, qui considère en toutes circonstances que les civils innocents et les infrastructures civiles sont des cibles légitimes lors de ses agressions et massacres, la République islamique d’Iran, guidée par des principes éthiques et les nobles enseignements de l’Islam et agissant dans le plein respect du principe de distinction consacré par le droit international humanitaire, n’a pris pour cibles, lors de ses frappes de missile défensives, que des installations militaires et de sécurité du régime.

Il est regrettable que le Conseil de sécurité ait manqué à son obligation principale de maintenir la paix et la sécurité internationales. L’inaction du Conseil a permis à Israël de franchir au grand jour toutes les lignes rouges et d’enfreindre les principes fondamentaux du droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, tout en ne laissant à la République islamique d’Iran d’autre choix que d’exercer les droits légitimes que lui reconnaît le droit international et de prendre les mesures licites nécessaires à la défense de sa sécurité nationale et de ses intérêts vitaux.

On observera que l’invocation du droit de légitime défense par la République islamique d’Iran, après une longue période de retenue, témoigne de l’attitude responsable qui est la sienne à l’égard de la paix et de la sécurité régionales et internationales, au moment même où le régime sioniste d’apartheid et d’occupation continue de perpétrer des crimes et un génocide contre le peuple palestinien et de se livrer à d’incessantes agressions militaires contre le Liban et la Syrie.

La République islamique d’Iran met fermement en garde contre tout acte d’agression que pourrait commettre le régime terroriste israélien contre sa sécurité nationale et ses intérêts vitaux. Elle est tout à fait prête à prendre de nouvelles mesures défensives, s’il y a lieu, pour protéger ses intérêts légitimes et défendre son intégrité territoriale et sa souveraineté contre tout acte d’agression militaire et tout recours illégal à la force. Si le régime israélien venait de nouveau à se rendre l’auteur d’un fait internationalement illicite de ce type, sa riposte serait rapide, déterminée et plus forte encore. Elle n’aura aucune hésitation à cet égard.

La République islamique d’Iran demande une nouvelle fois au Conseil de sécurité d’agir de toute urgence et avec détermination pour mettre fin aux actes d’agression et aux crimes de guerre qu’Israël continue de commettre au Liban, à Gaza et en Syrie et pour empêcher que la situation dans la région ne dégénère en une guerre généralisée.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Référence ONU : S/2024/713

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