KUALA LUMPUR (OIT Infos) – Selon un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT), des actions visant à améliorer les droits des travailleurs, le dialogue social et les pratiques de recrutement sont nécessaires pour renforcer le travail décent dans le secteur de la production de gants en caoutchouc en Malaisie.
Les conclusions visent à promouvoir l’action et à fournir des orientations au gouvernement, aux organisations d’employeurs et de travailleurs en Malaise, ainsi qu’aux acheteurs de gants en caoutchouc, aux agences de recrutement et à d’autres acteurs clés de l’industrie.
Les principales recommandations du rapport portent sur la nécessité de renforcer les droits au travail en continuant d’aligner le droit du travail malaisien sur les normes internationales. Une attention particulière devrait être accordée aux heures de travail – en particulier aux heures supplémentaires autorisées – ainsi qu’aux moyens d’assurer des environnements de travail et de vie sûrs et salubres. Les capacités du ministère du Travail en matière d’application de la loi devraient également être renforcées afin qu’il puisse inspecter régulièrement les lieux de travail pour contrôler le respect de la législation du travail.
Le rapport souligne que le renforcement du dialogue social aiderait les employeurs à identifier et à résoudre les problèmes sur le lieu de travail et permettrait aux travailleurs de négocier collectivement des conditions de travail meilleures et plus sûres. Bien que la faible présence des syndicats dans le secteur soit notée, les travailleurs du secteur de la fabrication de gants qui ont participé à cette étude ont exprimé le souhait d’adhérer à un syndicat s’il y en avait un d’actif.
L’accent est également mis sur la nécessité de promouvoir davantage des pratiques de recrutement équitables dans le secteur, notamment par le biais d’une réforme du droit du travail qui interdirait, entre autres, aux recruteurs et aux employeurs de facturer des frais de recrutement et des coûts connexes aux travailleurs.
D’autres recommandations portent sur la nécessité de renforcer la capacité des employeurs à prendre des mesures de vérification dans leurs chaînes d’approvisionnement, notamment en ce qui concerne les agences de recrutement et les sous-traitants, ainsi que d’améliorer les mécanismes de règlement des litiges.
Mme Panudda Boonpala, directrice régionale adjointe de l’OIT pour l’Asie et le Pacifique, s’est exprimée sur les conclusions de l’étude : “Cette étude analyse les défis et des opportunités en matière de travail décent dans l’industrie du gant de caoutchouc en Malaisie. Nous espérons que les résultats et les recommandations seront utiles au gouvernement, aux organisations d’employeurs et de travailleurs et aux autres parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement pour élaborer et mettre en œuvre de nouvelles politiques, de nouveaux plans, de nouveaux outils et de nouvelles formations afin de relever les défis et d’exploiter les moyens de promouvoir travail décent dans la chaîne d’approvisionnement des gants en caoutchouc.”
Le rapport Decent work challenges and opportunities in Malaysia’s rubber glove supply chainsur les défis et les opportunités du travail décent dans la chaîne d’approvisionnement des gants de caoutchouc en Malaisie a été rédigé dans le cadre du projet SSCBFB (Sustainable Supply Chain to Build Forward Better (SSCBFB) project,), une initiative conjointe de l’OIT et de l’Union européenne (UE) visant à promouvoir le travail décent dans les principales chaînes d’approvisionnement mondiales d’une importance capitale.
La Malaisie est le premier exportateur mondial de gants en caoutchouc, contribuant à plus de 60 pour cent des exportations mondiales de gants. Le secteur emploie environ 70 000 travailleurs, dont près de 60 pour cent sont des travailleurs migrants.