OIT BANGKOK, Thaïlande (OIT Infos) – L’offre de services de garde d’enfants reste inégale en Asie et dans le Pacifique, avec un accès limité, un coût abordable et une qualité insuffisante qui ont un impact sur la participation des femmes à la main-d’œuvre et sont préjudiciables au développement des enfants, selon un nouveau rapport de grande envergure.
Investments in childcare for gender equality in Asia and the Pacific (Investir dans les services de garde d’enfants pour l’égalité entre hommes et femmes en Asie et dans le Pacifique) examine l’offre publique de services de garde d’enfants dans 48 pays d’Asie et du Pacifique. Le rapport est le résultat d’une recherche collaborative entreprise conjointement par l’Organisation internationale du travail (OIT), la Banque asiatique de développement (BAD), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Institut de recherche des Nations unies pour le développement social (UNRISD).
Il analyse et souligne comment la promotion de services et de structures de garde d’enfants abordables, accessibles et de qualité, soutenue par des travailleurs de la garde d’enfants bénéficiant d’un travail décent, sont des éléments clés pour soutenir un cycle vertueux d’avantages pour les femmes qui travaillent, les travailleurs de la garde d’enfants et les enfants, et apporteront un changement transformateur pour faire progresser l’égalité entre les hommes et les femmes, le travail décent et le développement durable.
Le rapport constate que l’absence générale de droit légal à la garde d’enfants est l’une des principales raisons de l’absence de systèmes de garde d’enfants dans la région. Les enfants âgés de 0 à 2 ans sont les plus mal desservis, les mères étant généralement obligées de quitter le marché du travail pour s’occuper de ce groupe d’âge, faute d’autres options. Les ménages ruraux à faibles revenus sont les plus touchés, tandis que les enfants handicapés ont un accès particulièrement compromis aux services de garde d’enfants adaptés à leurs besoins.
Même lorsqu’il existe des subventions pour la garde d’enfants, les parents doivent encore débourser des sommes importantes, qui sont encore accrues par l’augmentation du coût de la vie. Les coûts élevés représentent un défi important pour les parents qui cherchent à faire garder leurs enfants et dissuadent souvent les mères, en particulier, de retourner sur le marché du travail.
La qualité perçue des services de garde d’enfants est reconnue comme un facteur clé pour déterminer la volonté des parents d’inscrire leurs enfants dans des centres de garde d’enfants. En Asie et dans le Pacifique, des lacunes subsistent en ce qui concerne le respect des normes minimales en matière d’infrastructures et de services de garde.
En outre, le secteur de la garde d’enfants reste très féminisé et sous-évalué. Les salaires varient considérablement : ils sont nettement inférieurs à la moyenne et se situent souvent en dessous du seuil de pauvreté. Les travailleurs du secteur de la garde d’enfants bénéficient de faibles niveaux de sécurité de l’emploi, d’avantages sociaux et de protection sociale. Le secteur se caractérise également par de faibles niveaux globaux de collectivisation, de pouvoir de négociation et d’expression.
Le rapport appelle à des investissements plus importants dans des services de garde d’enfants de qualité, accessibles et abordables, qui offrent un travail décent aux travailleurs de la garde d’enfants. Il fournit aux décideurs politiques, aux partenaires du développement, aux chercheurs, aux organisations de la société civile et aux autres parties prenantes du secteur des soins une analyse des cadres politiques et institutionnels pour la prise en charge des enfants âgés de 0 à 6 ans, ainsi que des recommandations sur la manière d’aller de l’avant. Il comprend également des études de cas nationales plus approfondies concernant la Géorgie, l’Indonésie, la Mongolie, le Népal, les Philippines, la République démocratique populaire lao et le Sri Lanka, qui reflètent les voix des parents, des prestataires de services de garde d’enfants et des travailleurs de ce secteur.
Pour plus d’informations, veuillez contacter
Steve Needham
Chargé de communication principal, Bureau régional de l’OIT pour l’Asie et le Pacifique
Courriel : needham@ilo.org
Shobhna Decloitre
Spécialiste principale de la communication, Banque asiatique de développement
Courriel : sdecloitre@adb.org
Mahtab Haider
Spécialiste de la communication du PARB, Programme des Nations unies pour le développement
Courriel : mahtab.haider@undp.org
Karima Cherif
Chef de la communication et de la sensibilisation, Institut de recherche des Nations unies pour le développement social (UNRISD)
Courriel : karima.cherif@un.org