La réunion technique de l’OIT sur la protection des lanceurs d’alerte dans la fonction publique a examiné les défis auxquels les pays sont confrontés pour assurer ces protections. Les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs ont conclu que les gouvernements, en coopération avec les organisations d’employeurs et de travailleurs du secteur public, devraient mettre en place une législation et des politiques pour combattre toute forme de représailles, de violence et de harcèlement à l’encontre des lanceurs d’alerte.
La protection des travailleurs du service public, y compris ceux qui travaillent dans les organes de contrôle du secteur public, est “fondamentale pour la promotion du travail décent, l’efficacité des prestations des services publics et de la justice sociale, et constitue également un outil utile contre la corruption”, a déclaré Luis C. Melero, vice-président du groupe gouvernemental.
Les participants à la réunion ont conclu que la corruption et d’autres formes d’actes répréhensibles faussent l’administration publique et les budgets publics, entraînant une inefficience des services publics, une réduction des investissements publics, des déficits de travail décent et un ralentissement de la croissance économique.
“La protection des lanceurs d’alerte dans le secteur public peut faciliter la détection de sollicitations de pots-de-vin, de mauvais usage des fonds publics, de gaspillage, de fraude et d’autres formes de corruption dans l’ensemble de l’économie”, a déclaré Paul Mckay, vice-président des employeurs. Les mesures anticorruptions font partie d’un environnement propice aux entreprises durables.”
Les participants ont discuté de la manière dont le dialogue social peut aider à identifier des stratégies pour renforcer la protection des lanceurs d’alerte et faire partie du cadre qui protège l’impartialité du secteur des services publics et de ses travailleurs contre toute influence indue. Il peut également contribuer à développer une culture de transparence, de responsabilité et de tolérance zéro envers la corruption et les actes répréhensibles dans le secteur. La réunion a souligné le rôle important des gouvernements et des organisations de travailleurs et d’employeurs dans la promotion d’une telle culture.
“Les gouvernements et les partenaires sociaux ont reconnu qu’il existe des lacunes normatives en matière de protection des lanceurs d’alerte et que le dialogue social est essentiel pour concevoir une voie vers un cadre normatif mondial conforme au mandat de l’OIT”, a déclaré Wim Vandekerckhove, vice-président des travailleurs.
“Nous devons garantir la légitimité des lanceurs d’alerte au sein du service public. Nous devons mettre en place des réseaux d’action collective pour protéger les lanceurs d’alerte afin qu’ils ne soient pas isolés ou ne deviennent pas des cibles évidentes de représailles”, a déclaré le juge Dhaya Pillay, président de la réunion.
Les conclusions et recommandations adoptées par la réunion, qui s’est déroulée du 26 au 30 septembre à Genève, sont conçues pour aider les gouvernements, les employeurs et les travailleurs à préserver l’efficacité et l’impartialité du secteur des services publics et à protéger adéquatement les lanceurs d’alerte.