Ces derniers mois, l’actualité française et européenne a été marquée par la hausse du coût de l’énergie et ses répercussions sur l’économie.
Après 2020 et l’arrêt mondial des activités économiques dû à la pandémie de Covid-19, la reprise économique a entraîné une augmentation du coût des énergies notamment du gaz et du pétrole. A cela est venu s’ajouter la guerre entre l’Ukraine et la Russie, et l’embargo contre le gaz russe des pays occidentaux.
Cette situation de crise énergetique sans précédent nous fait prendre conscience de notre dépendance énergetique et de sa fragilité. L’énergie essentielle au même titre que notre alimentation, ou la nature qui nous entoure se retrouve menacée par un système productiviste ignorant ses limites et reposant sur un équilibre précaire.
Pour cela, nous sommes convaincus que la question de l’energie doit être également remise entre les mains des citoyens afin que chacun soit en mesure de décider de sa provenance et de son mode de production.
Au travers du portrait de Thomas le Bris, président de l’association CoopaWatt, que la Fondation Terre Solidaire soutient, découvrez le récit inspirant de ces citoyens qui décident dés aujourd’hui de leur futur énergétique.
Portrait réalisé par Laurence Estival pour la Revue Projet
Avec ses quinze ans d’expérience professionnelle en gestion et accompagnement de projets, principalement dans les énergies renouvelables, et ses convictions en bandoulière, Thomas Le Bris résume à lui seul ce qui fait l’identité de CoopaWatt : la volonté de mettre des compétences techniques et un savoir-faire en matière de mobilisation au service des territoires, en entraînant les citoyens dans l’aventure. « J’ai commencé au début de ma carrière à travailler sur des projets éoliens de grande envergure pour un opérateur privé, par intérêt pour le secteur, explique-t-il. Mais c’est en poursuivant cette activité en Afrique que j’ai commencé à m’intéresser aux retombées de ces projets pour les économies locales. »
Une fois rentré en France, cet ingénieur titulaire d’un master en politique énergétique de l’université d’Otago, en Nouvelle-Zélande, poursuit ses réflexions en recherchant comment, sur toute la planète, des hommes et des femmes en quête des mêmes équilibres expérimentaient de nouveaux modèles. Ce voyage l’a conduit chez les pionniers, comme à Beganne, dans le Morbihan, où le premier parc éolien citoyen porté par plus de 1 000 habitants a été inauguré en 2014. Un modèle qu’il a cherché à « importer » en Auvergne-Rhône-Alpes, où quelques premières expériences, mais de portée réduite, avaient déjà été tentées.
« Le développement de ces projets citoyens a commencé à prendre de l’ampleur avec la création de plateformes de crowdfunding. Cette logique participative est aujourd’hui en train d’essaimer : dans les télécommunications, mais aussi dans les chemins de fer, pour ne citer que quelques exemples », se félicite celui qui s’est investi à titre personnel dans un habitat participatif au sein duquel il occupe un des appartements. Plus qu’une activité professionnelle, cette façon d’envisager la transformation économique, sociale et environnementale est d’ailleurs devenue pour le bouillant entrepreneur un véritable mode de vie.