L’urgence climatique est une évidence et pourtant, l’environnement occupe seulement 2,7% du débat politique. Parallèlement, selon la 6ème enquête électorale Ipsos*, l’environnement occupe la troisième place dans les préoccupations des français.
A la veille des élections présidentielles, la Fondation Terre Solidaire a répondu à l’appel de l’association MerTerre et est fière d’être signataire et de relayer cet appel. Il demande aux candidats et candidates à l’élection présidentielle 2022 à s’engager fermement et publiquement sur des mesures concrètes à la hauteur de la pollution généralisée des écosystèmes. Cinq propositions indispensables leurs sont adressées pour enrayer la pollution due aux déchets abandonnés, notamment plastiques.
La planète est aujourd’hui habitée par 7,7 milliards d’humains. Nos pratiques de production et de consommation effrénées génèrent d’énormes quantités de déchets qui ont envahi tous les écosystèmes, exerçant un impact nocif et avéré sur ceux-ci. Le sujet dépasse les questions environnementales, il est aussi sanitaire, social et sociétal. L’urgence, dénoncée depuis des décennies par les scientifiques et encore rappelée récemment dans les derniers rapports du WWF et de l’OCDE sur la pollution plastique, ne peut plus être ignorée.
La stratégie proposée dans les derniers textes de loi est globalement satisfaisante dans son contenu, mais absolument pas par ses échéances beaucoup trop lointaines. Nous ne pouvons plus attendre 2040 pour réduire drastiquement la production et l’utilisation des plastiques à usage unique. Le gouvernement semble de surcroît miser bien plus sur le recyclage que sur le réemploi, ce qui va à l’encontre des grands principes de hiérarchie de traitement des déchets, notamment repris dans les directives européennes. Le recyclage doit être considéré en dernier plan, après la réduction à la source et le réemploi qui doivent largement primer.
Élaboré dans le cadre de la campagne présidentielle 2022, ce plaidoyer ambitieux sous forme de lettre ouverte exhorte les candidates et les candidats à s’engager publiquement sur 5 mesures phares axées sur la prévention et la gestion des déchets.
- La réduction puis l’interdiction des plastiques à usage unique
- Le développement du réemploi et la mise en place de systèmes de consigne
- La démocratisation du vrac
- La clarification de la réglementation et le durcissement de la pénalisation en cas de pollution
- La mise en application concrète des plans d’action existants relatifs aux déchets abandonnés
Les associations porteuses de ce plaidoyer œuvrent tous les jours contre les déchets abandonnés sur terre et en mer, et sont directement témoins de leurs impacts. Elles rappellent que la grande majorité des déchets observés dans les océans proviennent des terres et que la prévention et la gestion des déchets dans les bassins versants et partout en France est indispensable pour empêcher le transfert de ces déchets vers les océans. Elles tiennent à dénoncer l’inertie latente et demandent le déploiement de moyens à la hauteur des enjeux.
Les textes de loi sont, certes, de plus en plus ambitieux, mais ne le sont pas encore assez face à l’urgence de la situation. Outre les échéances temporelles trop lointaines, le manque de moyens pour les faire connaître, respecter et appliquer, empêche les avancées concrètes sur le terrain.
La France, deuxième domaine maritime mondial, doit garder un temps d’avance, rehausser les ambitions actuelles de la loi et porter une approche européenne plus forte, dans les textes de loi à venir tels que la Directive sur les emballages et déchets d’emballage et le Règlement contre la pollution par les microplastiques, actuellement en consultation publique.
Par ailleurs, la résolution récemment votée à l’Assemblée de l’ONU pour l’environnement ouvre la voie à un traité international contraignant sur tout le cycle de vie des plastiques, dès l’extraction de ressources fossiles.
C’est pourquoi les associations porteuses de ce plaidoyer et leurs signataires demandent aux candidats à l’élection présidentielle de répondre aux questions environnementales majeures que la pollution par les déchets abandonnés, notamment plastiques, posent à notre société et de montrer leur ambition sur ce volet.
Pour que les textes de loi, plans d’actions et autres mesures ne restent pas lettre morte, parlez-en, proposez des solutions concrètes, soyez à la hauteur du défi auquel l’humanité doit faire face !
Vous aussi, vous pouvez agir en participant à la campagne #ONENPARLEPAS en signant la campagne et / en relayant l’information autour de vous
* Sixième édition de l’enquête Électorale 2022 réalisée par Ipsos / Sopra Steria pour le Cevipof, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde : https://www.ipsos.com/fr-fr/presidentielle-2022/enquete-electorale-vague-6