Le Secrétaire Général a confirmé la pertinence de la Recommandation 205 et a souligné que cet atelier arrive à point nommé pour améliorer la coordination et assurer la complémentarité des actions humanitaires et de développement, en apportant le point de vue du monde du travail. Le Chargé de Bureau a affirmé que dans un monde où les crises sont multiples, où le changement climatique s’accélère et où la fréquence et l’intensité des catastrophes augmentent, la Recommandation 205 est un instrument pertinent et actualisé pour guider les mandants de l’OIT dans le traitement des questions relatives à l’emploi et au travail décent dans les situations de crise.
Les participants sont composés des structures publiques telles que les Ministères sectoriels (Intérieur et Décentralisation, Agriculture et Elevage, Travail et Emploi, Pêche et Economie Bleue, Enseignement Technique et Formation Professionnelle), les organismes rattachés (BNGRC, APIPA, ONEF), des institutions privées (GEM, FIVMPAMA, EFOI, Entreprises), la société civile (CTM, ONGs, Observatoire de la jeunesse, Associations de jeunes, etc.) concernées par les actions humanitaires, de développement et de la paix.
Madagascar n’échappe pas aux situations de fragilité, de catastrophe, de conflit et de violence et fait face à des défis énormes pour ne citer que les cyclones ayant frappé durement le pays, la famine récurrente dans le Sud, les incendies et les crises sanitaires (COVID, Peste). Il est alarmant de constater que certaines situations et crises deviennent cycliques. Plusieurs actions ont été menées depuis des années par les parties prenantes mais nécessitent encore un renforcement pour enregistrer un changement réel dans la vie de la population.
C’est dans ce contexte que l’OIT a organisé, en collaboration avec le Centre International de Formation de l’OIT, cet atelier pour informer et sensibiliser les parties prenantes sur la Recommandation 205.
L’événement a ainsi permis aux participants d’apprendre les principes et les actions préconisées par la Recommandation 205, d’approfondir les réflexions sur les facteurs de fragilité qui contribuent à prolonger les situations de vulnérabilité et à exacerber les crises, de prendre connaissance de l’approche Nexus Humanitaire-Développement-Paix et de la contribution du monde du travail dans le cadre de cet approche, et de découvrir la théorie du changement qui explique comment l’emploi et le travail décent peuvent contribuer à la paix et à la résilience. L’atelier a aussi été une occasion pour les intervenants de comprendre l’importance de l’approche HIMO structurée, de réfléchir sur les vulnérabilités et les besoins spécifiques de certains groupes de population, d’être informés sur les cadres d’intervention en matière d’urgence à Madagascar et sur les approches du travail décent qui contribuent à gérer les risques et renforcer la résilience. L’atelier a souligné l’importance de répondre aux crises de manière globale : la combinaison de mesures à courte terme et à longue terme permet de non seulement répondre aux besoins immédiats, mais de s’attaquer également aux facteurs de fragilité sous-jacents, contribuant ainsi à l’atténuation de la crise, au redressement et à la résilience. Les trois jours d’échanges ont créé une nouvelle dynamique entre les acteurs-clé des interventions humanitaires, de développement et de paix et ont amené à l’identification des pistes d’actions pour l’application effective de la R.205 dans leurs mandats respectifs.
Depuis sa création, l’OIT soutient la reconstruction des sociétés touchées par des catastrophes récurrentes en promouvant le travail décent, en améliorant la préparation, en atténuant les impacts potentiels et en augmentant la résilience. Par ailleurs, le Bureau de Pays de l’OIT à Madagascar a déployé des efforts pour contribuer aux initiatives de réponse aux urgences ces dernières années à travers des projets de réhabilitation des écoles primaires publiques, des centres d’enseignement technique et de formation professionnelle dans plusieurs régions victimes des cyclones, de renforcement de la résilience communautaire face à la crise COVID-19 et à la sécheresse par le biais de travaux verts dans les districts d’Amboasary et de Bekily. Toutes ces actions s’inscrivent dans la mise en œuvre de la Recommandation 205.
A conclusion de cet atelier, l’OIT lance un appel à toutes les parties prenantes à Madagascar à renforcer la synergie et à mettre au centre l’emploi et le travail décent pour une paix durable et le renforcement de la résilience face aux défis futurs.