GENÈVE (OIT Infos) – Une réunion de spécialistes du tourisme a formulé des recommandations politiques qui pourraient aider le secteur du tourisme à jouer un rôle majeur dans la reprise mondiale après la pandémie de COVID-19 .
La réunion technique, organisée par l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné l’importance des politiques et des mesures axées sur une reprise du tourisme qui soit inclusive, durable et résiliente. Les priorités devraient inclure le soutien à une transition juste vers la formalité dans le secteur du tourisme, la promotion d’emplois décents et d’entreprises durables, des mesures visant à assurer une protection adéquate à tous les travailleurs, et l’amélioration de la préparation du secteur aux crises futures.
Leurs conclusions ont également souligné l’importance de mettre en œuvre les directives de l’OIT sur le travail décent et le tourisme socialement responsable et de soutenir la coopération avec les organisations multilatérales pertinentes – notamment l’OCDE, le PNUD, le PNUE, l’OMT et l’OMS – et les organisations régionales, afin de promouvoir des politiques cohérentes.
La réunion technique de l’OIT sur le COVID-19 et la reprise durable dans le secteur du tourisme a réuni des représentants de 86 gouvernements, 12 employeurs, 22 travailleurs, ainsi que 10 représentants d’organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, pour discuter d’une reprise durable et résiliente et d’une transition juste vers un avenir du travail durable dans le tourisme.
Le secteur du tourisme est un moteur important de la croissance économique, du développement des entreprises et de la création d’emplois, en particulier pour les femmes, les jeunes, les travailleurs migrants et les communautés locales. Avant la crise du COVID-19, il représentait un emploi sur dix dans le monde et environ 10 pour cent du PIB mondial. Le secteur emploie une part élevée de femmes et de jeunes. En 2019, les femmes représentaient plus de 50 pour cent des travailleurs du secteur, et la majorité de tous les travailleurs du tourisme avaient moins de 35 ans.
Le tourisme a été l’une des industries les plus durement touchées par la pandémie de COVID-19 et les conséquences ont été ressenties de manière particulièrement forte dans les parties informelles du secteur, où les déficits de travail décent sont également les plus prononcés. L’emploi informel ou occasionnel concerne souvent les femmes, les jeunes, les peuples indigènes et tribaux, les travailleurs migrants et les communautés locales, qui sont donc touchés de manière disproportionnée.
«L’impact de la pandémie sur les entreprises, en particulier les MPME [micro, petites et moyennes entreprises], est sans précédent», a déclaré le vice-président du groupe des employeurs, Ignacio Eduardo Capurro. «Assurer la continuité des activités et concevoir des politiques visant à favoriser le développement durable des entreprises est de la plus haute importance pour le redressement du secteur. En outre, la promotion du développement des compétences et la transition vers l’économie formelle sont essentielles pour améliorer la productivité dans le contexte de l’avenir du travail du secteur.»
«La pandémie de COVID-19 a exacerbé les déficits de travail décent dans le secteur du tourisme, dont beaucoup existaient avant son apparition», a déclaré Kerstin Howald, vice-présidente du groupe des travailleurs. «Le dialogue social, fondé sur la liberté d’association et le droit à la négociation collective, est essentiel pour améliorer les conditions de travail, les salaires, la santé et la sécurité au travail, la protection sociale, l’égalité des sexes et l’enseignement et la formation professionnels techniques, ainsi que pour la transition juste vers un avenir du travail inclusif, durable et résilient, car le travail décent est la condition préalable pour surmonter les pénuries de main-d’œuvre dans le tourisme.»
«Les politiques qui favorisent un environnement propice à l’entrepreneuriat et aux entreprises touristiques durables, qui investissent dans le développement d’une main-d’œuvre touristique qualifiée et qui facilitent la transition de l’économie informelle à l’économie formelle, sont essentielles à une reprise centrée sur l’humain, inclusive, durable et résiliente», a déclaré Joséphine Andriamamonjiarison, Présidente de la réunion.
Les conclusions et recommandations adoptées lors de la réunion ont pour but d’aider les gouvernements, les employeurs et les travailleurs à exploiter au maximum le potentiel du secteur du tourisme pour soutenir une reprise inclusive, durable et résiliente centrée sur l’humain et une transition juste vers un avenir plus inclusif, durable et résilient du travail dans le tourisme.