GENÈVE (OIT Infos) – Il est urgent d’investir dans l’éducation, dans la formation ainsi qu’en faveur du travail décent pour les personnels de l’éducation afin qu’ils puissent contribuer à la reprise d’après COVID-19. Il s’agit là du message mis en avant lors de la réunion technique de l’OIT sur l’avenir du travail dans le secteur de l’éducation.
L’apprentissage tout au long de la vie ainsi qu’une éducation de qualité pour tous sont essentiels pour aller vers un avenir du travail meilleur. Pour que les enseignants, les formateurs et les personnels de soutien puissent combler ce besoin et jeter des bases avant d’aborder d’autres difficultés, il leur est indispensable de maîtriser les nouvelles technologies, d’acquérir de nouvelles techniques d’enseignement, de comprendre les besoins du marché du travail en matière de compétences, et de recevoir du soutien afin de pouvoir faire face aux responsabilités supplémentaires qu’ils devront assumer.
«Dans l’avenir, il faudra absolument investir dans l’éducation et les compétences, et nous avons besoin d’enseignants et de personnels de l’éducation qui soient motivés et qui bénéficient d’un bon niveau de soutien afin qu’ils puissent préparer celles et ceux auxquels ils enseignent à la vie et au travail», a déclaré Chad Blackman, Ambassadeur de la Barbade et président de la réunion qui a rassemblé les gouvernements ainsi que les organisations d’employeurs et de travailleurs du monde entier.
La pandémie de COVID-19 a constitué un défi majeur pour les éducateurs. Elle a mis en évidence la rapidité des évolutions qui sont déjà en cours, en particulier l’utilisation massive des technologies. Au-delà des tâches et des responsabilités additionnelles qu’elles impliquent, ces évolutions révolutionnent le métier d’enseignant ainsi que ceux du personnel administratif et des personnels de soutien à l’éducation.
Dans l’avenir, il faudra absolument investir dans l’éducation et les compétences, et nous avons besoin d’enseignants et de personnels de l’éducation qui soient motivés et qui bénéficient d’un bon niveau de soutien afin qu’ils puissent préparer celles et ceux auxquels ils enseignent à la vie et au travail.»
Chad Blackman, Ambassadeur de la Barbade et président de la réunion
Autre difficulté émergente: la nécessité de connecter le monde de l’éducation aux besoins des employeurs et d’investir dans la formation et l’enseignement professionnels.
«Veiller à ce que les systèmes d’éducation et de formation puissent répondre aux besoins du marché du travail constitue une priorité essentielle», a déclaré M. Santiago García Gutiérrez, vice-président (Employeurs). «Il est urgent de connecter le secteur privé à celui de l’éducation et de la formation afin de fournir des moyens et d’apporter de l’expérience, ainsi que de transmettre aux apprenants les compétences recherchées par les employeurs.»
Les difficultés qui compliquent les conditions de travail des éducateurs doivent être surmontées et la meilleure façon d’y parvenir est le dialogue social, ont convenu les participants à cette réunion technique.
«Le dialogue social est essentiel pour promouvoir le travail décent, notamment la stabilité de l’emploi, des salaires adéquats, le bien-être, la gestion de la charge de travail, des politiques pédagogiques et l’autonomie professionnelle», a déclaré M. Jelmer Evers, vice-président (Travailleurs). «Les conclusions de la réunion contiennent également des dispositions en faveur de la négociation collective sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage automatisé, de la protection des données et du respect de la vie privée, ce qui sera important pour veiller à ce que les éducateurs puissent faire entendre leur voix au milieu des nombreux changements qui font évoluer le domaine de l’éducation.»
La réunion a adopté des conclusions qui donnent aux gouvernements, aux employeurs et aux travailleurs un mandat fort pour investir dans une éducation et une formation de qualité, et en faveur du travail décent pour les éducateurs. Les participants ont mis l’accent sur le fait que l’éducation constitue l’un des droits de l’homme, qu’elle est un bien public et relève de la responsabilité publique, et qu’elle n’est pas une marchandise. La réunion a également souligné que le secteur privé avait un rôle à jouer afin de fournir une éducation de qualité.
«L’adoption de ces conclusions est un fait important», a déclaré Mahlet Hailu Guadey, Ambassadrice de l’Ethiopie et vice-présidente (Gouvernements). «Les enseignants et le personnel de l’éducation constituent les éléments essentiels de systèmes éducatifs de qualité. Veiller à leur fournir un travail décent est primordial afin d’assurer une éducation de qualité.»