La Fondation Terre Solidaire est heureuse d’annoncer les lauréats de sa première édition du prix de thèse en faveur d’une transition écologique, juste et solidaire. Ce prix a pour objectif de valoriser des travaux de thèse participant à améliorer les réflexions, réalisations et solutions des acteurs concernés par la mise en œuvre d’une transition écologique juste et solidaire en France.
L’originalité du Prix de thèse de la Fondation Terre Solidaire est de récompenser des travaux qui ont pour caractéristiques de cumuler les trois critères suivants :
– Avoir traité d’enjeux relatifs à la transition écologique, dans le contexte français. Notion qui pour la Fondation concerne tous les secteurs et activités de nos sociétés en incluant des dimensions techniques, socio-économiques, environnementales et politique
– Inclure une attention aux situations d’inégalités ou de discriminations générées ou aggravées par les perturbations environnementales,
– Avoir été menés en partenariat avec des acteurs de la transition écologique (associations citoyennes, syndicats, organisations de l’économie sociale et solidaire, collectivités, etc.) ou ayant fait l’effort de dégager des enseignements pour l’action à partir de leurs travaux.
Mardi 22 juin de 17h30 à 19h, la Fondation Terre Solidaire organise une conférence en ligne sous forme de dialogue avec les lauréats et le jury composé de 14 chercheurs et acteurs, et présidé par l’économiste Gaël Giraud.
1ère ex-aequo : Emmanuelle BONNEAU pour sa thèse en Aménagement de l’espace -Urbanisme : « L’urbanisme paysager : une pédagogie de projet territorial »
Ce travail interroge les conditions d’évolution de la planification urbaine vers une planification territoriale, garante de la préservation et de la mise en valeur environnementale entre ville et campagne. Nourrie par la pratique professionnelle, sa construction méthodologique s’appuie doublement sur une posture de praticien-réflexif et sur une recherche-action en partenariat qui associe l’enseignement. Son ambition est de participer au renouvellement des pratiques en éclairant les apports et les limites de l’approche « territorialiste » italienne pour amender les savoir-faire de « l’urbanisme paysager » en France. Construite à l’Université de Florence par et pour l’action pratique, l’approche territorialiste cherche à négocier un nouveau « pacte ville-campagne » à travers la conception d’un « projet de développement local auto-soutenable » incluant des acteurs et des espaces jusque-là relégués par la planification urbaine et le modèle de développement qu’elle sous-tend. Ce travail s’appuie sur son ancrage dans le projet de recherche-action BIOREGION financé par la Région Aquitaine et en partenariat avec le Sysdau (syndicat porteur du Schéma de Cohérence Territoriale de l’aire métropolitaine de Bordeaux), les Parcs Naturels Régionaux des Landes et du Médoc, le Département de la Gironde et la Région Toscane.
1er ex-aequo : Pierre Wokuri pour sa thèse en Sciences Politiques : « Orienter et activer : les projets coopératifs d’énergie renouvelable à l’épreuve du marché. Une comparaison multi-niveaux Danemark, France, Royaume-Uni ».
La recherche de Pierre Wokuri montre que dans ces trois États, ces initiatives restent cantonnées au statut de niches dont la diffusion est partielle et sont neutralisées. Si les projets coopératifs parviennent parfois à s’insérer dans des marchés nationaux, leur contribution à la transition énergétique reste relativement mineure dans l’état actuel des contraintes politiques et économiques qui pèsent aux niveaux nationaux. L’intérêt de cette recherche est d’identifier les conditions possibles de sortie de leur statut de niche et les leviers à actionner. La thèse met également en évidence en quoi ces initiatives sont innovantes, non pas selon les canaux traditionnels de l’innovation économique et technologique mais au regard de dimensions sociales et écologiques. Cette recherche a été réalisée en étroite collaboration entre autres avec le mouvement Energie Partagée qui fédère, accompagne et finance les projets citoyens de production d’énergie 100% renouvelable en France.
3ème à Corentin HECQUET pour sa thèse en Sociologie : « Caractérisation de collectifs développant et diffusant des semences non conventionnelles et de leurs processus de revendication de reconnaissance ».
Son travail porte sur la justice écologique au regard des mouvements de semences paysannes. Il montre comment les praticiens sur base d’une situation d’exclusion de leurs pratiques et semences élaborent des stratégies de reconnaissances. Nourri de ses recherches, de ses engagements, il facilite la rencontre entre univers qui se connaissent peu ou pas (producteurs/ chercheurs/ associations/ politiques/ consommateurs). Il s’est appuyé dans ce travail auprès de quatre initiatives (Kokopelli, Koal Kozh, Semailles, Bionatur), et est impliqué dans le réseau transfrontalier « Réseau Meuse Rhin Moselle pour les semences paysannes et citoyennes ».