GENEVE (OIT INFOS) – Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, se réjouit du soutien exprimé par les ministres du Travail et de l’Emploi des BRICS – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – en faveur de l’Appel mondial à l’action pour une reprise centrée sur l’humain après la crise du COVID-19, qui a été adopté le mois dernier par la Conférence internationale du Travail.
Qualifiant la déclaration adoptée par les ministres de «démonstration concrète en faveur d’un engagement visant à réparer les dommages causés par la crise», M. Ryder souligne que «(cet Appel à l’action) définit un programme complet afin de veiller à ce que la reprise soit inclusive, durable et robuste, en se basant sur les Principes et droits fondamentaux au travail. Cette vision est capitale. Si nous ne nous attaquons pas aux inégalités qui ont augmenté pendant cette crise, il existe un véritable risque que ses conséquences sur le plan social et économique ne laissent des stigmates à long terme.»
L’Appel mondial à l’action pour une reprise centrée sur l’humain a été adopté à l’unanimité par les 181 États membres de l’OIT en juin 2021, lors de la Conférence internationale du Travail.
Publiée à l’issue de la réunion ministérielle virtuelle du 15 juillet 2021, la déclaration des ministres fait part de leur grande inquiétude face aux effets négatifs de la pandémie sur le chômage, sur les déficits en matière de travail décent et au niveau des inégalités, et affirme leur grande détermination à sortir de cette situation en allant vers des économies nationales plus fortes, des marchés du travail et des systèmes de protection sociale plus inclusifs.
Cette déclaration met en évidence quatre piliers essentiels sur lesquels doivent s’appuyer les réponses politiques à la pandémie en matière de travail et d’emploi; promouvoir les accords en matière de sécurité sociale entre les pays des BRICS, la formalisation du marché du travail, la participation de la main d’œuvre féminine ainsi que le rôle des travailleurs des plateformes et de l’économie à la demande.
M. Ryder se réjouit également de l’engagement des ministres d’accroître leur coopération en matière de sécurité sociale et de promouvoir les accords passés entre eux, soulignant que «cela pourrait avoir des effets concrets pour des millions de travailleurs qui circulent d’un pays à l’autre pour trouver du travail.»
Le Directeur général s’est encore félicité de l’engagement pris afin d’améliorer la situation des femmes au sein de la main d’œuvre et d’accélérer les progrès en ce qui concerne le transfert des travailleurs évoluant au sein de l’économie informelle vers l’économie formelle, ajoutant que «si nous voulons traiter ces sujets de manière efficace, nous avons besoin de politiques et d’actions concrètes. La création d’une reprise économique ne peut s’avérer suffisante à elle seule.»
La déclaration des BRICS reconnaît également les défis à relever face à la croissance de l’économie numérique, y compris à propos des conditions de travail, de la protection sociale et de la régularité en matière de travail et de revenus.
M. Ryder a insisté sur la nécessité d’une régulation en bonne et due forme des technologies numériques. «Nous avons besoin de cadres juridiques qui protègent les travailleurs des plateformes et de l’économie à la demande et de nous assurer que le travail dans le domaine du numérique soit bien un travail décent», a-t-il-poursuivi en ajoutant que le dialogue social constituerait un élément essentiel pour définir des réponses efficaces et inclusives dans ce domaine ainsi que pour toute une série de questions liées à l’emploi et au travail.
La réunion ministérielle a eu lieu virtuellement sous l’égide de l’Inde qui assure actuellement la présidence des BRICS.