BUENOS AIRES (OIT Infos) – L’OIT a souligné lors de la 21e Conférence interaméricaine des ministres du Travail (CIMT) la nécessité d’œuvrer à une reprise inclusive, durable et résiliente après une crise qui a laissé un héritage de chômage élevé et d’informalité préoccupante en Amérique latine et dans les Caraïbes.
S’exprimant lors de la session d’ouverture de la réunion de deux jours, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a rappelé les 18 mois dramatiques depuis la crise déclenchée par le COVID-19.
M. Ryder a souligné que si des signes de reprise économique sont perceptibles dans la région, il sera nécessaire de réfléchir à l’orientation de la reprise de l’emploi.
Un grand nombre des emplois perdus n’ont pas encore été récupérés, et le taux de chômage régional est élevé (11 pour cent).»
Guy Ryder, Directeur général de l’OIT
«Un grand nombre des emplois perdus n’ont pas encore été récupérés, et le taux de chômage régional est élevé (11 pour cent)», a déclaré le Directeur général de l’OIT.
Il a ajouté qu’«environ 70 % des emplois récupérés entre la mi-2020 et le premier trimestre de 2021 étaient constitués de professions informelles», selon les indicateurs d’un groupe de pays de la région. «C’est une statistique inquiétante», a ajouté M. Ryder.
Le Directeur général de l’OIT a participé à la session d’ouverture de la réunion – qui s’est tenue pour la première fois virtuellement – aux côtés du Secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, ainsi que du ministre du Travail de la Barbade, Colin Jordan, et du ministre du Travail de l’Argentine, Claudio Moroni.
«La pandémie a mis le monde du travail à genoux. Elle a entraîné chômage, sous-emploi et inactivité, ainsi qu’une forte augmentation de la pauvreté et de l’informalité, et un creusement des inégalités dans le monde entier», a rappelé M. Ryder. Cette crise «a brutalement mis en évidence les inégalités et les vulnérabilités».
Dans ce contexte, il a déclaré que l’objectif devrait être de s’orienter vers «une reprise qui soit inclusive, durable et résiliente». Le Directeur de l’OIT a ajouté que «ce n’était pas une tâche facile, mais ce n’est pas impossible non plus».
La pandémie a entraîné chômage, sous-emploi et inactivité, ainsi qu’une forte augmentation de la pauvreté et de l’informalité, et un creusement des inégalités dans le monde entier.»
Guy Ryder
Lors de la dernière Conférence internationale du Travail, en juin de cette année, les États Membres de l’OIT ont adopté un Appel mondial à l’action pour une reprise centrée sur l’humain après la crise provoquée par le COVID-19, qui inclut la nécessité d’investir dans les emplois de l’avenir, dans les personnes et leurs compétences, et dans les institutions du travail.
M. Ryder a souligné que, dans la recherche de solutions, il est important d’aborder “l’articulation étroite qui doit exister entre les politiques du travail et les politiques économiques, financières et environnementales, si nous voulons parvenir à une reprise socio-économique avec un travail décent et des entreprises durables centrées sur les personnes».
Il a également souligné que «le renouvellement et l’adaptation des ministères du travail et de leurs institutions, telles que l’inspection du travail, aux nouvelles réalités sont essentiels», et a jugé pertinent que la question du dialogue social occupe une place importante dans l’ordre du jour de la réunion interaméricaine.
«Ce n’est pas le chemin le plus facile, mais sans un dialogue social large, inclusif, démocratique et représentatif, il sera très difficile de trouver des solutions consensuelles et efficaces aux défis posés par cette pandémie.»
Les délibérations de la réunion ministérielle ont inclus deux organes consultatifs: le Conseil consultatif technique syndical (COSATE), qui réunit les représentants des travailleurs, et la Commission d’entreprise pour le conseil technique en matière de travail (CEATAL), qui réunit les représentants des employeurs.
La Conférence interaméricaine des ministres du travail est considérée comme le principal forum de discussion et de décision politique sur les priorités et les mesures à prendre en matière de travail dans l’hémisphère. Elle a été initiée il y a plus de 50 ans et est la plus ancienne conférence sectorielle de l’OEA.