GENÈVE (OIT Infos) – Les services et les opérations de transport urbain de passagers (TUP) peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique mais des investissements durables sont indispensables pour faciliter la transition du secteur vers une économie verte, riche en emplois décents et durables.

Le secteur du transport est responsable de 25 pour cent des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie. Il emploie officiellement 7,3 millions de travailleurs dans le monde. Le passage à des modes de transport émettant peu de carbone, ainsi que la formalisation des services informels de transport et l’expansion des infrastructures de transport public seront essentiels pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique fixés par le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Ce sont là quelques-unes des principales conclusions de la réunion technique sur l’avenir du travail décent et durable dans les services de transport urbain (30 août – 3 septembre 2021) qui a réuni des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs à l’OIT, en vue de discuter de l’avenir du travail décent et durable dans ce secteur et d’analyser les défis à relever et les perspectives d’avenir.

«Les services et les opérations de TUP constituent l’épine dorsale des villes durables du futur. Il existe de vastes possibilités de reconstruire en mieux après la pandémie de COVID-19», a déclaré Sonya Mohamed Jahani qui présidait la réunion.

«Les services de transport urbain de voyageurs sont importants pour réaliser les Objectifs de développement durable. Le TUP est un service de base et un puissant moteur d’équité et de durabilité», a ajouté Sara Gabriela Luna Camacho, vice-présidente du groupe des gouvernements.

Les autorités, les opérateurs et les travailleurs du transport urbain de passagers ont été confrontés ces dernières années au sous-investissement et à l’austérité, aux attaques terroristes et à la violence, à l’informalité et au bouleversement des nouvelles technologies. A ces problèmes se sont ajoutés les effets massifs de la pandémie.

«Nous devons conjuguer nos efforts pour répondre au COVID-19 afin de restaurer rapidement la confiance du public dans le TUP. Les innovations technologiques peuvent contribuer à la création d’emplois décents et durables dans le secteur», a souligné Kris de Meester, vice-président du groupe des employeurs.

La prévalence de certains risques pour la sécurité et la santé au travail et le fort degré d’informalité rendent les travailleurs particulièrement vulnérables car, souvent, ils n’ont pas accès aux principes et aux droits fondamentaux au travail.

«Les travailleurs informels du TUP sont confrontés à une multitude de défis en matière de travail décent. Nous sommes impatients de travailler avec les mandants tripartites de l’OIT sur la meilleure manière de soutenir la transition vers l’économie formelle et une transition juste vers le travail décent et durable, notamment par le renforcement des capacités des représentants des organisations de travailleurs et d’employeurs informels», a déclaré Wol-san Liem, vice-président du groupe des travailleurs.

L’Appel mondial à l’action en vue d’une reprise centrée sur l’humain, adopté en juin par la Conférence internationale du Travail, peut servir de feuille de route pour offrir un avenir qui fonctionne pour tous dans l’industrie automobile et garantir que personne ne sera laissé de côté.

La réunion a adopté des conclusions qui aideront les gouvernements, les travailleurs et les employeurs à façonner un avenir qui assure des moyens de transport sûrs, abordables, accessibles et durables pour tous, et à:

• Exploiter pleinement le potentiel des progrès technologiques et de la numérisation, notamment le travail des plateformes, afin de créer des emplois décents et des entreprises durables.
• Favoriser la continuité, l’amélioration et l’expansion des services et des emplois dans le transport urbain et étendre le rôle du dialogue social.
• Promouvoir la création d’emplois durables et décents, le recrutement et le maintien dans l’emploi, et favoriser la continuité des activités et des services et l’investissement durable dans le secteur.
• Favoriser une transition inclusive vers l’économie formelle et une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables.
• Renforcer activement l’emploi des femmes dans le secteur en promouvant les mesures et les actions visant à atténuer les obstacles sexospécifiques à l’accès au secteur.
• Garantir des conditions de travail convenables, la sécurité et la santé au travail, et étendre la protection sociale à tous les travailleurs des services de transport urbain, quelle que soit la nature de leur statut d’emploi.
• Développer ou renforcer les politiques et les stratégies de professionnalisation, d’apprentissage tout au long de la vie, de perfectionnement des compétences et d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) au niveau national, régional et local. 

L’avenir du travail décent et durable dans le transport urbain de voyageurs