L’OIT et la Banque africaine de développement (BAD) ont mené une étude conjointe pour analyser les effets de cette crise sur l’emploi et les TPME. Les effets au niveau macroéconomique ont été estimés via le recours à un modèle d’équilibre général et au niveau microéconomique, les données d’enquêtes disponibles ont été exploitées. Une enquête auprès de 300 TPME a permis de compléter l’analyse. Une analyse de la situation de l’emploi et des TPME avant la pandémie permet de mettre en évidence les contraintes structurelles pré-existantes qui ont été exacerbées par la crise. Les mesures prises par les autorités nationales ciblant aussi bien les indemnisations des salariés, des travailleurs du secteur informel ainsi que les facilités accordés aux entreprises ont permis d’atténuer les effets de la crise, tout en mettant en évidence la difficulté d’atteindre certains groupes vulnérables, tels que les travailleurs informels et occupant des formes atypiques d’emploi. Une estimation du nombre de chômeurs escomptés en 2021 du fait de la crise a été réalisée. La crise se traduit également par une augmentation du sous-emploi et une perte de revenus, en particulier pour les travailleurs informels. Alors que les TPME drainent 73% de l’emploi, elles n’ont qu’inégalement bénéficié des appuis gouvernementaux. La crise a révélé l’importance du secteur informel dans l’économie marocaine: 81% des TPME et 60% de l’emploi du secteur privé. Sur la base de ces constats, des recommandations à court et moyen terme ont été élaborées.