GENÈVE (OIT Infos) – La cinquantième ratification du Protocole de l’OIT sur le travail forcé a été célébrée lors d’une cérémonie virtuelle le 26 mars 2021.
L’ambassadeur du Soudan, Ali bin Abi Talib Abdul Rahman, a présenté l’instrument de ratification au Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, marquant ainsi la réalisation de l’objectif initial fixé par la campagne 50 for Freedom qui exhorte les gouvernements à prendre des mesures contre le travail forcé.
Il a également présenté les instruments de ratification de la convention (n° 87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948 et de la convention (n° 144) sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail, 1976.
Les ratifications de la convention n° 87 et du Protocole à la convention n° 29 sont les premières ratifications de conventions fondamentales de l’OIT depuis que le Soudan a entamé sa transition démocratique en juillet 2019. Le Soudan achève ainsi de ratifier toutes les normes fondamentales de l’OIT et porte à 18 le nombre total de conventions qu’il a ratifiées.
«Je salue la ratification de ces trois instruments essentiels de l’OIT. Ils viennent étayer un processus de transition inclusif qui offre à toutes les couches de la société, y compris les femmes et les jeunes, la possibilité de faire entendre leur voix dans les domaines socio-économiques», a déclaré M. Ryder.
Le Directeur général a rappelé l’importance de la liberté syndicale pour favoriser une transition démocratique efficace, à l’instar des autorités soudanaises.
Avec ces ratifications, le Soudan contribue activement à la réalisation du travail décent et des Objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030.”
Guy Ryder, Directeur général de l’OIT
«L’engagement renouvelé du Soudan à éliminer le travail forcé et à prendre des mesures spécifiques pour lutter contre la traite des êtres humains est un parfait hommage au Souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique que nous commémorions hier», a ajouté M. Ryder. «Avec ces ratifications, le Soudan contribue activement à la réalisation du travail décent et des Objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030.»
Le Protocole relatif à la convention n° 29 demande aux Etats qui l’ont ratifié de prendre des mesures efficaces pour prévenir et éliminer le travail forcé, y compris la traite des êtres humains, l’asservissement pour dette et l’esclavage. Ces mesures doivent protéger les victimes et leur donner accès à des recours efficaces et appropriés, notamment à une indemnisation. Elles doivent inclure des sanctions contre les auteurs du travail forcé ou obligatoire.
Après la ratification du Luxembourg le 18 mars 2021, 51 pays ont dorénavant ratifié le Protocole.
L’ambassadeur soudanais a insisté sur l’importance du moment. «Ces ratifications confirment notre engagement à œuvrer pour le renforcement de la démocratie, pour la paix et la stabilité, avec le soutien de la communauté internationale», a-t-il déclaré. «La création de possibilités de travail décent et la gestion des effets sociaux et économiques de la pandémie de COVID-19 constituent un défi commun qui doit être relevé de manière tripartite par l’Etat, les travailleurs et les employeurs, le dialogue social jouant un rôle déterminant.»
L’OIT aide le Soudan à élaborer un cadre juridique qui favorise le dialogue social. Un dialogue social digne de ce nom repose sur des garanties qui permettent aux travailleurs et aux employeurs de mettre en place des organisations représentatives indépendantes pour la défense de leurs droits et intérêts économiques et sociaux.
En conclusion de la cérémonie, le Directeur général de l’OIT a remercié le Conseil de souveraineté et les employeurs et les travailleurs du Soudan pour leur «engagement envers les principes et droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs tels qu’ils sont énoncés dans les instruments fondamentaux de l’OIT».
Les deux conventions et le Protocole entreront en vigueur au Soudan le 17 mars 2022.