GENÈVE (OIT Infos) – «Les gens de mer devraient être traités comme des travailleurs essentiels et n’être soumis à aucune restriction de voyage durant la pandémie de COVID-19», déclarent les membres d’une commission maritime tripartite spéciale de l’Organisation internationale du Travail (OIT), qui représente les gens de mer, les armateurs et les gouvernements.
Une déclaration conjointe publiée par les membres de la Commission tripartite spéciale de la convention du travail maritime (MLC, 2006) demande aussi aux Etats Membres de l’OIT de «faire tout leur possible pour faciliter l’acheminement à bord des navires de fournitures médicales essentielles, de carburant, d’eau, de pièces détachées et de vivres».
Cette déclaration fait suite à des rapports indiquant que, dans certaines régions du monde, des fournisseurs n’ont pas été autorisés à monter à bord de navires pour fournir aux équipages masques, blouses et autres équipements de protection individuelle.
D’après la déclaration, les ports de certaines régions du monde ont aussi refusé l’accès à des navires, au motif qu’ils avaient auparavant mouillé dans des zones touchées par le COVID-19, les empêchant ainsi de se procurer des fournitures essentielles.
«Les gens de mer sont aussi méritants que tous autres travailleurs et devraient être traités avec dignité et respect de façon à pouvoir continuer de fournir des services indispensables au monde entier», précise la déclaration.
La commission souligne par ailleurs l’importance de garantir que le flux de biens essentiels, d’énergie, d’aliments, de médicaments et de nombreux autres produits dans le monde ne sera pas interrompu «par des mesures qui empêchent les navires et les marins qui travaillent à leur bord de se déplacer en toute sécurité et de manière efficace».
Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a demandé aux gouvernements «de veiller à ce qu’en ces temps difficiles les gens de mer soient convenablement protégés contre la pandémie de COVID-19, qu’ils aient accès aux soins médicaux et qu’ils puissent descendre à terre et remonter à bord de leur navire, selon les besoins, pour continuer de jouer leur rôle décisif».
Il salue «les efforts coordonnés entrepris par les partenaires sociaux [les organisations d’employeurs et de travailleurs] et la communauté internationale pour faire face à la crise née de la pandémie de COVID-19 dans le secteur maritime».
La pandémie de COVID-19 a une incidence majeure sur le transport maritime international – qui achemine 90 pour cent des marchandises qui circulent dans le monde – et sur les conditions de travail de près de deux millions de gens de mer.
Les droits des gens de mer sont énoncés dans la MLC, 2006, qui établit les conditions minimales requises pour la quasi-totalité des aspect liés à leur travail: conditions d’emploi, durée du travail ou du repos, rapatriement, congés et permissions à terre, logement, installations de loisirs, alimentation et service de table, protection de la santé, soins médicaux, bien-être et protection en matière de sécurité sociale.
A ce jour, la convention a été ratifiée par 96 Etats Membres de l’OIT, qui représentent plus de 91 pour cent de la flotte mondiale.