Le Sommet s’est tenu dans un contexte sans précédent de bouleversements au sein du marché du travail dans le monde, avec un déclin des heures travaillées équivalent à la perte de 400 millions d’emplois à temps plein au niveau mondial au deuxième trimestre 2020. Plus de 1,6 milliard de travailleurs évoluant au sein de l’économie informelle ainsi que les jeunes, les femmes et les personnes handicapées figurent parmi les plus touchés.
Dans une Déclaration publiée à l’issue de ce Sommet virtuel qui s’est déroulé sur une journée, les ministres ont réaffirmé leur détermination à faire usage du dialogue social et à travailler avec d’autres membres de leur gouvernement pour assurer une cohérence en matière de politiques afin de prendre des mesures efficaces, inclusives et durables pour faire face à la situation.
«Il est essentiel et il est urgent pour le G20 de prendre des mesures coordonnées de grande échelle pour apporter des réponses à l’impact du COVID-19 sur le marché du travail et sur la société, et les ministres du Travail et de l’Emploi ont pris l’engagement d’aller justement dans cette voie», a déclaré M. Ryder. «Nous avons besoin de faire preuve de solidarité, d’engagement et d’une vision au niveau mondial. De plus, le G20 dispose d’une occasion unique d’adopter des politiques visant à s’attaquer aux inégalités mises en évidence par le COVID-19 et de poser le fondement d’un fonctionnement meilleur et plus équitable auquel les populations aspirent avec force.»
Le G20 dispose d’une occasion unique d’adopter des politiques visant à s’attaquer aux inégalités mises en évidence par le COVID-19 et de poser le fondement d’un fonctionnement meilleur et plus équitable auquel les populations aspirent avec force.»
Guy Ryder, Directeur général de l’OIT
M. Ryder a pris la parole lors de cette réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G20, organisée par l’Arabie saoudite le 10 septembre, afin d’informer les ministres sur l’évolution de la situation du marché du travail dans le monde, sur les conséquences du COVID-19 ainsi que sur les progrès faits en matière d’accomplissement de l’objectif qui avait été fixé lors du G20 de Brisbane à propos de la réduction de 25 pour cent d’ici 2025 de l’écart entre hommes et femmes en ce qui concerne la participation au marché du travail.
La Déclaration ministérielle met l’accent en particulier sur les difficultés auxquelles doivent faire face les jeunes et les femmes, qui subissent l’impact de la pandémie de manière disproportionnée. Elle engage le G20 à renforcer les mesures destinées aux jeunes, particulièrement aux jeunes femmes, en matière de transition sur le marché du travail, pour trouver des emplois de qualité et redoubler les efforts accomplis pour aboutir à la concrétisation de l’objectif d’Antalya pour la jeunesse, à travers lequel les membres du G20 s’engagent à réduire de 15 pour cent d’ici 2025 le nombre de jeunes qui courent les plus grands risques d’être laissés-pour-compte de manière permanente. A cet effet, ils ont adopté la Feuille de route 2025 du G20 pour la jeunesse.
Les ministres sont également tombés d’accord sur le fait qu’il fallait en faire davantage afin d’atteindre l’objectif défini au G20 de Brisbane et ils se sont engagés à prendre garde que la baisse constatée ces derniers temps en matière de participation des femmes au marché du travail ne devienne pas structurelle. Ils ont pris un engagement similaire en faveur d’avancées sur l’égalité hommes-femmes et l’égalité salariale.
«Nous sommes conscients que cette crise a des conséquences inégales envers les femmes. Les progrès difficilement acquis mais encore modestes en matière d’égalité de genre ces dernières années pourraient être anéantis», a poursuivi M. Ryder. «Nous avons besoin de mesures ciblées et de financements pour combler l’écart entre hommes et femmes, soutenir les femmes entrepreneurs, améliorer les conditions de travail et dynamiser l’économie autour des services à la personne.»
La Déclaration met également en évidence le «rôle primordial» de la protection sociale, en expliquant que «la pandémie de COVID-19 a renforcé la nécessité de systèmes solides de protection sociale afin de soutenir l’ensemble des travailleurs ainsi que leurs familles.» Elle engage le G20 «à adapter et à améliorer nos systèmes de protection sociale afin d’offrir un accès adéquat à la protection sociale pour tous», y compris pour les femmes, les jeunes, les travailleurs indépendants, ceux qui exercent leur activité sur des plateformes de travail numérique ou qui sont à leur compte, et les travailleurs exerçant un emploi informel.
«La protection sociale constitue un outil extrêmement puissant. Non seulement elle protège les revenus du foyer mais aussi, en soutenant la consommation, elle protège les emplois, réduit les inégalités et accentue la résilience», a souligné M. Ryder. «Je me félicite du soutien apporté par le G20 à l’expansion et au renforcement de la protection sociale afin qu’elle couvre l’ensemble des individus. Il nous faut étudier comment transformer les extensions temporaires de couverture sociale décidées il y a quelques mois en une couverture sur le long terme et qui soit durable et inclusive.»
Les ministres du G20 ont également réaffirmé leur engagement à promouvoir la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail, en particulier dans le domaine des chaînes mondiales d’approvisionnement et de l’économie numérique, ainsi que la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail (2019).