Le projet s’inscrit dans le cadre de l’Initiative mondiale pour l’Emploi Décent des Jeunes qui vise à favoriser l’efficacité et l’extension des mesures prises au niveau des pays en faveur du travail décent pour les jeunes par le biais de partenariats multipartites, de politiques fondées sur des données probantes et de la transposition à plus grande échelle d’interventions efficaces et novatrices.
L’objectif principal est d’améliorer la création et l’accès à l’emploi décent pour les jeunes, à travers une coopération et une capacité régionale renforcée ainsi que des connaissances approfondies des dynamiques et défis actuels en Afrique de l’Ouest. De plus, un projet pilote sera établi au Burkina Faso, pour tenter de transformer la formation professionnelle actuelle vers un modèle qui rejoint les six éléments clés d’un système d’apprentissage de qualité mis de l’avant par le BIT.
Pourquoi est-il important que le projet se concentre sur la question de l’emploi des jeunes, et en particulier de l’emploi des jeunes dans la région du Sahel ciblée dans le cadre du projet?
Le problème de chômage chez les jeunes existe partout, mais il est particulièrement alarmant sur le continent Africain. En plus du manque d’emplois de qualité, les jeunes subissent les problèmes liés à l’extrême pauvreté, la montée de l’extrémisme sur divers fronts ainsi que les effets négatifs des changements climatiques. Il ne faut pas oublier non plus la croissance démographique rapide, une éducation inadéquate et les problèmes de migration.
Les défis sont donc nombreux, particulièrement dans région du Sahel, et nous croyons qu’un projet qui se focalise sur la qualité des compétences acquises par les jeunes à travers un apprentissage de qualité, même à petite échelle, a le potentiel d’influencer positivement les problèmes d’inadéquation des compétences apprises en formation versus celles requises sur le marché du travail. Une main d’œuvre qualifiée, impactera positivement les problèmes énumérés plus haut. Par exemple, des jeunes formés en tant qu’électriciens pourront éventuellement travailler sur des emplois verts, notamment avec des matériaux renouvelables ou pour mieux exploiter l’énergie solaire et ainsi minimiser l’impact des changements climatiques.
Dans la réalisation de ce projet, quelle est l’approche utilisée et comment s’appuie-t-elle sur les travaux antérieurs entrepris par l’OIT en Afrique?
L’OIT possède une vaste expérience sur l’amélioration des compétences et la question de l’emploi des jeunes. Plusieurs programmes ont été et sont toujours en cours d’exécution sur le continent ; notamment des projets qui mettent en œuvre divers programmes actifs et passifs d’emplois, des projets pour améliorer les compétences techniques et/ou entrepreneuriales des jeunes, des programmes d’insertion au marché du travail, etc.
Pour le projet pilote au Burkina Faso, le guide de l’OIT sur les apprentissages de qualité (Volume I) sera l’outil de référence. Les six éléments clés de ce guide serviront de structure pour le développement de nos actions : un dialogue social constructif, un cadre réglementaire solide, une définition claire des rôles et responsabilités de chacun, des mécanismes de financement équitables, une forte adéquation du système au marché du travail et un système inclusif, et ouvert à tous.
Quelles sont les premières étapes immédiates à suivre lorsque le projet commence ses travaux?
Mettre en place un nouveau projet, peu importe le thème et les objectifs à accomplir, requière un temps d’analyse, de discussions et consultations avec les parties prenantes pour permettre un état des lieux juste et des actions ciblées pouvant avoir un maximum d’impact.
Notre projet n’est pas différent. Nous avons recruté une équipe locale de consultants pour faire une analyse complète de la formation professionnelle dans le secteur sélectionné, bâtiments et travaux publics (BTP), pour comprendre les dynamiques, ainsi que les forces et faiblesses du système actuel et pour pouvoir mieux cibler les besoins et développer un projet pilote pertinent aux contexte local tout en appuyant les agences gouvernementales à mieux restructurer leurs politiques de formation professionnelle.
Qu’espérez-vous accomplir au cours de la première année du projet?
Pour la composante globale du projet, plusieurs événements de haut niveau auront lieu au cours de la première année, pour renforcer les connaissances, partager ces connaissances et renforcer la coopération régionale des acteurs impliqués sur la question de l’emploi des jeunes ainsi que les systèmes d’apprentissage de qualité.
Au niveau du Burkina Faso, la première année du projet est dédiée à l’analyse de l’état des lieux, de la conceptualisation du projet pilote, la création des partenariats, la formation des formateurs et l’amélioration des matériaux pédagogiques dans les métiers sélectionnés, pour ensuite aller de l’avant avec la formation. En parallèle, un travail sera fait au niveau de la gouvernance, pour améliorer les connaissances et capacités du gouvernement à mettre en place des apprentissages de qualité.