Le gouvernement Jugnauth avait fait ‘de la bonne gouvernance‘ le leitmotiv de son programme gouvernemental. C’est donc une suite logique que ses nominés au sein des entreprises Publiques s’imbibent de cette philosophie et s’assurent qu’elle soit bien présente dans la Conceptualisation et la déclinaison de leurs actions
Chaque changement de gouvernement entraîne une montée tous azimuts des sociétés fraîchement créées, offrant leurs services principalement aux institutions publiques. Souvent ces sociétés sont masquées par des façades avec des proches de nos politiciens en embuscade. Si c’est une tradition acceptée dans notre paysage insulaire, le rituel a toujours voulu que ces sociétés soient bien accompagnées par une batterie de légistes et consultants en tout genre. Cela afin de se conformer aux procédures et éviter tout scandale politique. Pour dire que même dans l’illégalité ou l’immoralité, il existe des lois sacrosaintes à respecter.
Mauritius Telecom est l’entreprise la plus emblématique où l’Etat mauricien détient des intérêts stratégiques et commerciaux les plus importants. Avec des bénéfices réguliers de plus d’un milliard de roupies, il est rare que des enquêtes des médias s’orientent vers cette société qui a pourtant beaucoup à cacher. Des médias bâillonnés par des pubs et leurs journalistes muselés par des canapés.
Avec le grand déballage sur des contrats accordés par Mauritius Telecom et vu l’ampleur du réseau tentaculaire des bénéficiaires, il est important pour l’image du pays d’initier une commission d’enquête sur les dix dernières années. Afin de rétablir la confiance de la population et redonner un nouveau souffle à cette entreprise phare de l’Etat, la commission d’enquête doit s’attarder sur plusieurs pistes, notamment :
- Les contrats alloués au cours des dix dernières années
- Les exercices des appels lancés (est-ce qu’il y a eu un assouplissement des critères de sélections. Déceler les traces de discriminations)
- L’enrichissement des hauts cadres de Mauritius Telecom
- L’instrumentalisation de la société Huawei pour faciliter l’octroi des contrats
- L’implication de Huawei et vérifier si la branche Mauricienne a émulé les autres filiales ailleurs dans le monde, sanctionnés pour corruption
- La politique de recrutement
- Le rôle de l’auditeur interne (négligence ou complicité)
- Les comptes de l’entreprise (faute professionnelle ou manipulation)
- Financement Politique (direct ou indirect)
- La gestion des fonds du CSR
