Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), il est important d’améliorer l’évacuation des déchets, de développer les zones humides pour épurer les eaux usées et d’améliorer les systèmes de recyclage. L’un des sites à risque prioritaire identifié est l’Océan Indien.
L’OCÉAN INDIEN occidental, sur la côte de l’Afrique de l’Est, abrite des mangroves, des récifs coralliens et des herbiers marins. Dans les cinq pays continentaux, le Kenya, le Mozambique, la Somalie, l’Afrique du Sud et la République unie de Tanzanie, ainsi qu’aux Comores, à Madagascar, à l’île Maurice, à la Réunion et aux Seychelles, 30 millions de personnes dépendent des ressources marines et côtières pour leur alimentation, leurs moyens d’existence et les activités de loisirs. Ces milieux sont vitaux car ils abritent plus de 11 000 espèces végétales et animales, y compris plus d’un cinquième des poissons tropicaux au monde et sont le site de nidification d’environ 70 % des tortues marines du monde.
La pollution des terres, la mer et de l’air, ainsi que les phénomènes naturels, ont causé d’importants dégâts. Depuis de nombreuses années, la région souffre du déversement des eaux usées non traitées, le déversement d’hydrocarbures des bateaux traversant la région, d’une urbanisation anarchique, de la destruction des habitats, de la surexploitation des ressources et des pratiques non durables des pêcheries. L’air est pollué par les gaz d’échappement des automobiles, le charbon et le bois utilisés pour la cuisson des aliments ainsi que par le secteur de la pêche. Et le mouvement de l’air stagnant n’arrange rien car il favorise la pollution du sol et de l’eau, ce qui pourrait avoir un effet catastrophique sur l’industrie du tourisme.
Les cyclones sont les phénomènes naturels les plus dévastateurs : ils touchent la zone côtière dix fois par an en moyenne, détruisent les habitations, les récoltes et la végétation, contaminent les approvisionnements en eau fraîche, et les rivières en crue inondent les routes et les zones d’habitation.
L’IMPACT ÉCONOMIQUE DE LA POLLUTION
Cette analyse économique intègre la pollution et la dégradation de l’environnement par la notion d’externalité. Ces dernières désignent les conséquences de la production ou de la consommation sur l’environnement. Il s’agit d’effets que le comportement d’un agent impose à des tiers sans que ces derniers ne soient compensés. L’émission de pollution est une externalité car les victimes de cette pollution ne sont pas compensées par le pollueur pour la nuisance subie. Les politiques de protection de l’environnement peuvent limiter ce phénomène en interdisant de polluer ou en introduisant des payements compensatoires. En présence d’externalités, le problème économique réside dans le fait que les individus subissant une pollution ne sont ni consultés ni dédommagés par le(s) auteur(s) de ces dernières. Si tel était le cas, le pollueur limiterait la pollution au niveau auquel la compensation demandée par les victimes deviendrait supérieure au bénéfice que le pollueur retirerait de son activité polluante. Protéger l’environnement demande ainsi d’internaliser les externalités.
Ceci revient à inciter les agents à introduire dans leurs comportements et leurs calculs économiques les impacts environnementaux des activités de production et de consommation – et d’en corriger le niveau en connaissance de cause.
LE NIVEAU OPTIMAL DE POLLUTION
L’optimum économique est atteint lorsque la différence entre les coûts et les bénéfices totaux est la plus grande possible. En d’autres termes, un état de l’allocation des ressources est optimal lorsque le bénéfice net est maximal (ou qu’il est impossible d’augmenter les bénéfices sans, en contrepartie, augmenter les
coûts de manière plus importante). Appliquée au niveau de pollution, la recherche de l’optimalité demande de déterminer: Les bénéfices ou le bien-être qu’une réduction de la pollution induirait. Il s’agit de la valeur des dommages que la dépollution permet d’éviter. Enlever une unité de pollution supplémentaire diminue les dommages d’un montant conséquent, mais à chaque fois moindre. Du coût de la dépollution. Il s’agit du coût des actions nécessaires à la diminution de la pollution. Cette courbe décline, indiquant par là l’existence d’un rendement décroissant dans la dépollution et exprimant de la sorte le fait qu’il est toujours plus coûteux de diminuer le niveau de pollution.