OSAKA (OIT Infos) – Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) s’est félicité de l’engagement pris par les dirigeants du G20 à Tokyo de travailler à la mise en place d’une société inclusive favorisant la participation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées.
Les dirigeants ont accepté de demander à leurs ministres du Travail d’élaborer des réponses politiques afin de relever les défis que soulèvent les nouvelles formes de travail, particulièrement celles qui s’appuient sur les innovations technologiques, dans le domaine du travail décent et de la protection sociale. Les ministres du travail doivent se réunir à Matsuyama (Japon) en septembre.
Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a déclaré: «La priorité qu’accorde le G20 à l’insertion sur le marché du travail en cette période de changements rapides dans le monde du travail est encourageante; elle indique la stratégie à suivre, avec l’adoption de politiques durables et équitables à l’appui du travail décent.» Il a souligné que le communiqué des dirigeants «complète la Déclaration du centenaire sur l’avenir du travail, adoptée il y a quelques jours seulement par les Etats Membres de l’OIT».
Si les nouvelles formes de travail offrent des opportunités de création d’emplois, les dirigeants ont demandé à leurs ministres de partager leurs bonnes pratiques afin de proposer des solutions politiques qui favorisent à la fois le travail décent et la protection sociale. Le communiqué a également réaffirmé l’engagement des dirigeants à promouvoir le travail décent et à éradiquer le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l’esclavage moderne, y compris dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le communiqué rappelle que l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes sont des facteurs décisifs d’une croissance durable et partagée. Les dirigeants ont pris note du rapport de l’OIT et de l’OCDE, Women at Work in G20 Countries (Les femmes au travail dans les pays du G20), sur les progrès accomplis en vue de la réalisation de l’objectif fixé à Brisbane de réduire l’écart entre les taux d’activité des deux sexes de 25 pour cent d’ici à 2025, et se sont engagés à accélérer leurs efforts et à évaluer leurs progrès sur la base du rapport annuel OIT/OCDE.
Les dirigeants ont insisté sur la charge de travail des soins non rémunérés, assumée de manière disproportionnée par les femmes, et ont condamné la violence, les abus et le harcèlement contre les femmes au travail.
Quant aux politiques susceptibles de mettre fin à l’écart de rémunération lié à la ségrégation professionnelle, les dirigeants ont rappelé la nécessité de garantir aux filles et aux femmes un meilleur accès à l’enseignement des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et de prendre des mesures pour réduire la fracture numérique entre les hommes et les femmes.
Ils ont mis en exergue le rôle crucial du secteur privé dans la réduction de ces écarts salariaux, en favorisant l’accès des femmes aux fonctions d’encadrement et aux postes décisionnaires, et en encourageant les femmes cheffes d’entreprises et l’entreprenariat féminin.
«La volonté de remédier à la répartition inégale des tâches familiales et domestiques non rémunérées entre les hommes et les femmes témoigne de l’engagement résolu des dirigeants du G20 en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes», a déclaré Guy Ryder, ajoutant: «Le communiqué, qui est l’aboutissement de négociations longues et difficiles, montre que, sur de nombreux sujets, un consensus est toujours possible au sein du système multilatéral.»
La Déclaration du centenaire de l’OIT sur l’avenir du travail, 2019, a été adoptée par la Conférence internationale du Travail, la réunion annuelle des Etats Membres de l’OIT, afin de célébrer les 100 ans de la création de l’OIT. La proposition qui se trouve au cœur de la Déclaration, d’une approche de l’avenir du travail centrée sur l’humain, constitue le fondement de politiques qui doivent permettre aux individus de bénéficier des changements qui bouleversent le monde du travail, en raison du changement climatique, de l’évolution démographique, des migrations, de la technologie et d’autres facteurs.
M. Ryder, qui était au Japon pour le Sommet du G20, s’est également réjoui de l’engagement des dirigeants en faveur de la création d’un cercle vertueux de croissance et de répartition des richesses et de la promotion du développement d’un monde durable et inclusif, comme le prévoit le Programme de développement durable pour 2030 des Nations Unies.
Le communiqué du G20 met aussi en évidence le potentiel de création d’emplois que représentent l’utilisation plus efficace des ressources et le développement de l’économie circulaire et de l’industrie des déchets électroniques.
Le Japon, qui exerce actuellement la Présidence tournante du G20, accueillait le Sommet des dirigeants à Osaka, au Japon, les 28 et 29 juin. Il organisera aussi la prochaine réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G20 à Matsuyama, les 1er et 2 septembre 2019.
Le prochain Sommet des dirigeants du G20 aura lieu en Arabie Saoudite en novembre 2020.