Dawood Rawat : « Mon crime c’est d’avoir désobéi à l’ordre établi depuis le 17ème siècle »

Au cours de ces quatre dernières années, il a été vilipendé, calomnié et humilié au point que très peu auraient survécu. Pourtant, malgré sa santé fragile, il se tient au beau milieu de l’arène, à l’image d’un gladiateur, pour défendre sa famille, son intégrité et surtout établir la vérité. Sa résilience provient sûrement du fait qu’à chaque pas de sa vie, il a dû se battre pour avancer (SM)

 

Est-ce que les évènements de la nuit du 2 avril vous hantent toujours ?

Pourquoi vous limitez-vous à cette nuit du 2 avril 2015 ? Ce serait trop simpliste pour un coup de cette envergure. Les évènements du 2 avril 2015 ainsi que sa déclinaison au cours de ces quatre dernières années ne sont que la partie visible aux yeux du peuple mauricien. Voyez-vous, cela fait 40 ans qu’on m’accuse des choses les plus ignobles.

Durant des décennies, on m’a collé toutes sortes d’étiquettes, calomnier et vilipendé injustement. Un jour c’est ‘marchand d’armes’, après c’est trafiquant de stupéfiants, blanchisseur de narco dollars et pour finir, Ponzi. Tout ça parce que je porte le nom de Rawat, que ma famille est originaire du Gujerat et de ces faits je n’ai pas la légitimité de m’aventurer dans certains secteurs de l’économie. Dans un récent entretien chez un de vos confrères, j’ai rappelé que selon la vision de certains, j’aurai mieux fait de rester, au comptoir d’une mercerie à la rue La Corderie. Le fait d’avoir été à la bonne école et élevé avec des valeurs profondes m’a poussé à ne point réagir. Mais avec recul je constate que j’ai eu tort de ne pas avoir réagi face à ces lâches. Seul le regret d’avoir cru que la décence était la réponse à la sauvagerie, me hante.

A vous entendre, la douleur y est encore.

Et comment ! quand je pense à tout ce que ma famille a dû subir. Les insultes, les accusations sans fondement véhiculées par les médias … c’est très pénible, surtout qu’on est innocent. Voyez- vous la BAI s’est toujours adhérée aux normes internationales. C’est le cas bien avant la création de la FSC. C’est d’ailleurs un des secrets de notre réussite. Que pouvait nous reprocher la FSC ? Ils nous ont pourchassés depuis 2004. Alors que quelques jours avant le 2 avril 2015, nous avions déposé, notre certificat de solvabilité attestant que nous disposons du capital requis. Depuis l’expropriation de la BAI, combien de compagnies ont été inquiétées pour ‘transaction entre parties liées’ (Related Party Transaction) ? Vous croyez vraiment qu’il n’existe aucun transfert de ressources au sein des autres entreprises ? La NIC, Life Insurance Ltd est aujourd’hui une entité gouvernementale et elle n’a toujours pas déposé de bilan financier. Pourtant la FSC ne trouve rien à dire, comme dans le cas de l’affaire  NMH /SWAN. Le grand manitou qu’est Ivan Collendavelloo nous accuse d’avoir ourdi une attaque sur l’économie mauricienne et d’avoir voulu prendre Rodrigues. Même sous l’immunité parlementaire, peut-on accepter un délire pareil ? C’est un aveu de taille qu’il a fait au parlement quand il dit sans ambigüité « In 2004, we amended the Bank of Mauritius Act: we put a new Bank of Mauritius Act in order to stop BAI ». Pendant 50 ans je n’ai cessé de subir des attaques de tout part et maintenant on m’accuse au parlement de vouloir attaquer l’économie du pays ! Qui sont les clients de Collendavelloo? Quels intérêts représente-t-il ?

Mais le clan Jugnauth persiste sur la mauvaise santé de la Banque Bramer.

Que me reprochait Bassant Roi ? De manquer de liquidités ? Suite aux retraits simultanés des institutions de l’Etat, la Bramer devait renflouer ses capitaux et face aux pressions exercées par les sbires du gouvernement, Britam (Kenya) allait injecter les Rs 3,5 milliards. Dans un premier temps, comme réclamé dans la lettre émise par la BOM le matin du 2 avril 2015, on allait injecter Rs 350 millions ( 10% des 3,5 milliards). Mais le refus de la FSC demeure la preuve irréfutable, qu’on poussait la BAI dans le couloir de la mort. Avez-vous entendu la BOM sur la situation à la Maubank ? C’est qui le ministre des finances ? Est-ce que vous l’avez entendu parler de l’état de la SBM ou de la Maubank?

Ne voyez-vous pas que non seulement ils ont empêché des Fonds d’investissements d’injecter les Rs 3,5 milliards, mais ils ont vendu l’ensemble des parts de la Britam pour Rs 2,6 milliards, alors que les projections de 2015 chiffrent sans ambiguïté aucune, la valeur de Britam (Kenya) à plus de Rs 10 milliards ? Autant pour le Ponzi ! Ecoutez la déclaration publique d’Andre Bonieux, l’ancien cadre de PWC et actuel CEO d’Alteo. C’est un aveu clair et net. Courts était le No 1 de son secteur, présent à Madagascar et Nairobi. L’intérêt immédiat du géant Courts Asia de reprendre les activités de Courts Mauritius est révélateur. Nous étions les concessionnaires des marques les plus prestigieuses de l’automobile. Les autres se sont festoyés comme des vautours en s’arrachant des parts qu’ils exhibent comme leurs plus beaux trophées.

Il a été aussi question de l’efficacité de votre modèle.

Alors que depuis des décennies, les gouvernements successifs ainsi que leurs institutions gargarisent avec des slogans creux sur la nécessité d’investir sur le continent africain, sans compter les milliards des caisses publiques qu’aura coûté tout ce cirque, la BAI était déjà bien ancrée et respectée sur l’ensemble du continent. Quant à ces grands ténors de l’économie mauricienne, ils n’ont pu dépasser les côtes de Madagascar. Donc, je dirai fièrement qu’on avait réussi là où ils ont échoué lamentablement. Un regard attentif aux comptes de ces compagnies qu’on qualifie de performantes et vous verrez que sous cette épaisse couche de maquillage, il n’y a que du vent.

Il existe toujours une partie de la presse qui fait référence aux conclusions du rapport Ntan ?

Avec le faux départ, ils continuent à errer et patauger dans la démagogie. Ils persistent avec leurs théories fantaisistes de Ponzi alors que la BAI avait investi dans les groupes de presse, notamment Defimedia et La Sentinelle, car ce sont financièrement les plus performants. Diriez-vous que c’est du Ponzi ? Pourtant leurs journalistes ont prêté épaule aux carabines du peloton d’exécution et se sont donné à cœur joie dans la lapidation de ma famille. En parlant de performance, à l’île Maurice on glorifie souvent l’efficacité du secteur privé traditionnel issu de l’oligarchie sucrier. Regardez ce qu’ils ont fait de l’hôpital Apollo Bramwell et tirez vos conclusions. Comparez les coûts et le niveau de service. Je ne souffre point d’insularité ou encore de complexe d’infériorité comme beaucoup de nos compatriotes. Je me suis permis de défier l’ordre établi depuis le 17ème siècle, de voir les choses en grand, de faire avancer mon pays.

Après tous ces revirements, quel est votre avis sur les rôles de Badhain et Lutchmeenaraidoo ?

Roshi Badhain n’a été que l’un des cipayes qui figurent dans la dernière saison d’une série qui aura duré 50 ans. Certes Badhain a un style très particulier et dans le vide qui existait au sein du MSM, il fallait se démarquer, voir impressionner. Mais en décortiquant les agissements de Badhain, on se rend compte qu’il agissait sur la base des informations que lui fournissaient PWC et ses conseillers, qui sont aussi issus de la PWC. Je n’oublie rien de ce qu’il a dit, moins encore sa hargne de 2015. Mais il est important de situer les responsabilités de chacun.

Bassant Roi est un vulgaire païen qui se prend pour un aristocrate. Quant à Vishnu Lutchmeenaraidoo, sa confession sur le plateau de l’Express en dit long sur ses motivations personnelles ainsi que les intérêts qu’il représente. Si au bout de quatre ans, la population se rend compte qu’elle a été bernée en décembre 2014, n’est-il pas temps de se poser des questions sur la version créditée par l’ensemble du gouvernement ? A commencer par le PNQ de Paul Berenger au parlement en 2013. Est-ce que la FMI avait vraiment mentionné la BAI ? Pourquoi les éminences grises du comité économique du MMM ont monté cette cabale, afin de faire croire que la BAI de Trinidad était reliée à celle de Maurice ? Pourquoi cette absurde propagande de ‘Ponzi’ que nie désormais André Bonnieux ? Kee Chong Lee Kwong Win, chairman de la banque SBM se tarit d’éloges sur l’acquisition de Chase Bank, qui est minuscule en comparaison de notre ’Equity Bank’, et  pourtant on nous qualifie de Ponzi. La SBM a perdu des milliards en un temps record et ce sont ces décideurs qui viennent nous faire la leçon ? Savez-vous ce que la FMI a publié sur les dangers de cette concentration du pouvoir économique dans ses nombreux rapports ? Personne n’ose en parler. Surtout pas les Jugnauth.

Est-ce qu’une banque peut s’écrouler uniquement suivant des retraits ? Y a-t-il matière dans votre théorie du complot ?

La question de complot est dépassée.  Les multiples dénonciations de différents protagonistes ayant joué un rôle quelconque dans cette affaire en est la preuve. L’heure est de savoir l’étendu du complot et le niveau d’implication de chacun.   Mais je le répète afin que nos jeunes puissent en tirer les leçons qui s’imposent car je ne souhaite à personne ce que j’ai vécu. Le complot fomente depuis des années déjà. En 1991 au début du Stock Exchange de Maurice, le gouvernement nous invite à soutenir la nouvelle bourse et nous avions accepté. Les préparations prirent presque un an. Lorsque notre dossier fut présenté au SEM, notre banque s’est soudainement désengagée. Tous les courtiers d’affaires, les stock brokers organisèrent un cartel avec pour but de refuser de vendre les actions de la BAI. La cerise sur le gâteau a été l’article de Business Magazine publié le jour du lancement de notre IPO, qualifiant la BAI de ‘compagnie en faillite’. D’un côté les courtiers refusaient de vendre nos actions, les rumeurs colportées dans les réunions des conseils d’administration et le travail de l’unique journal couvrant le monde du business publiant un article nous traitant de compagnie insolvable tout en donnant dans le même article des commentaires élogieux à l’encontre de deux autres groupes qui lançaient le même jour que nous des produits financiers. Savez-vous qui étaient les propriétaires de Business Magazine? Les Senior Partners de PWC. Avez-vous déjà lu un article de Business Magazine émettant des critiques à l’encontre des sociétés appartenant à l’oligarchie sucrière ou sur le scandale MCB / NPF ? C’est ça, leur version du grand journalisme.

Reza Uteem a vu juste dans son exposé lors de la rencontre avec les détenteurs des polices SCBG. Prenez la banque de votre choix ! Quelle que soit la banque dans le monde. Demandez aux institutions dépositaires au sein de cette banque de mettre fin à leurs contrats de dépôts. Couplez cette attaque d’une campagne mensongère sur une éventuelle faillite. Vous allez provoquer une ruée et quelle que soit cette banque, elle ne pourra détenir des sommes en liquide pour rembourser les clients. Car justement pour fructifier l’argent des dépositaires, cette banque ou la société d’assu-rances doit investir l’argent ailleurs. En plus, si les institutions régulatrices objectent au transfert des fonds de l’étranger, c’est que vous êtes déjà condamné à mourir.

Justement vous parlez de maquillage, en 2015, la MBC avait dans ses émissions avait fait un gros plan sur vos entreprises en faisant allusion à un « Window Dressing ». Qu’avez-vous à répondre ?

Quelques mois auparavant, les grands journalistes de la MBC avaient fait le déplacement au Botswana, accompagnés d’autres confrères venant de différents groupes de presses. Y compris l’express. Je me souviens d’un certain Abdel  Boolaky qui avait fait un reportage grand format sur le Botswana et le lancement de  Britam. Il a été un témoin privilégié de toute la ferveur autour de la venue de Britam dans un pays le mieux réglementé du continent africain. C’est aussi durant ce voyage, dû au nombre limité de vols, que j’avais voyagé en avion privé de Johannesburg à Gaborone. La photo prise sur le tarmac avait figuré comme une rubrique quotidienne chez le journal Le Mauricien et aussi la MBC.

En parlant de journalisme, en 2013, L’International Finance Magazine, basé à Londres, très connu au sein de la communauté financière internationale, avec une circulation dans plus de 150 pays offrant des analyses approfondies sur l’économie et les développements sur les marchés financiers internationaux, entre autres, nous avait décerné le prix de Fastest Growing Bank Mauritius. Ce prix n’est pas comme ceux qu’on distribue lors de ces concours entre copains. C’est une récompense pour le travail colossal que nous avons accompli. Après le jugement de la cour intermédiaire dans l’affaire Medpoint, Pravind Jugnauth avait déclaré que la mafia est omniprésente et c’est probablement l’une des rares vérités qu’il ait pu prononcer. Je crois que la MBC est l’un des avant-postes de cette mafia.

Un complot de cette envergure et qui dure tout ce temps, ne devrait-il pas être visible à un moment donné ?

Comme je vous explique, la BAI était devenue une menace pour certains acteurs de l’économie qui ont régné en maître depuis 3 siècles. Ils décident de votre quotidien sans même que vous vous en rendiez compte. On enseigne à nos enfants l’histoire telle qu’on nous l’avait enseignée. Sans la remettre en question, ni même en perspective. Au fil du temps, l’endoctrinement se fait de façon naturelle. Le Sirdar moderne ne gère plus un troupeau de coolies. Le sirdar moderne, est sociologue. Il est historien. Il est écrivain. Il est enseignant. Il est politicien. Il est entrepreneur. Il est avocat, magistrat, juge. Il est comptable, consultant et gère la bourse. Le Sirdar moderne est journaliste, journaliste d’investigation. Il y en a un qui est rédacteur en chef. Il est fonctionnaire, commis de l’Etat. Mais ils partagent tous une allégeance indéfectible envers leurs maîtres.

En réponse au PNQ en date du 7 avril 2015, Vishnu Lutchmeenaraidoo affirme avoir été en contact avec les rédacteurs en chef des médias et exprime sa satisfaction du soutien qu’il a obtenu sur cette crise sans précédent. Je ne sais pas si vous faites partie de ceux que Vishnu Lutchmeenaraidoo avait contactés, mais j’aimerais bien savoir de quelle crise il parle. Quelles en sont les preuves de l’existence de cette crise ? Et si crise il y’en avait, qui en étaient les artisans ? L’opinion publique se construit par l’information qu’on reçoit et qui est principalement par le biais des médias. Si les médias ne font que véhiculer les propos des politiques sans une véritable compréhension ou maîtrise du sujet, ils participent alors  volontairement à la propagande de ces politiciens.

Pourquoi selon vous cet empressement et que pouvait-être les motivations ?

Dans un entretien accordé à l’express le 11 mai 2015, l’ancien Gouverneur de la Banque Centrale , Bassant Roi confirme malgré lui que les institutions publiques ont effectué des retraits de plus de

Rs 2 milliards. Vous constateriez aussi la mauvaise foi de ce triste sire qui questionne le pourquoi des dépôts de ces institutions publiques alors que l’Etat possède 2 banques. Pourquoi Bassant Roi ne s’est pas manifesté lorsque les dépôts de la NPF avaient migré de la SBM au profit de la MCB ? Des fonds qui ont été détournés. Le vendredi 13 octobre 2017, les magistrats Vijay Appadoo et Renuka Dabee, en vertu des articles 3 et 8 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, concluent à la culpabilité de la Mauritius Commercial Bank. On parle là de blanchiment d’argent et l’illuminé Bassant Roi ne trouve rien à dire !

Vous vous rendez compte, depuis que nous avons repris la South East Asian Bank, nous sommes passés de six à vingt succursales, les actifs de la banque ont triplé Rs 3,5 milliards pour dépasser les Rs 14 milliards, alors que le nombre de clients est passé de 15,000 à plus de 60,000, avec capitalisation boursière qui propulsait La Bramer Bank comme la troisième plus grande banque du pays.  C’était effrayant pour certains. L’annonce d’un éventuel partenariat avec un géant international, l’était encore plus. Il fallait agir ! Agir vite ! Comme solution, quoi de mieux que de créer une psychose parmi la population en faisant croire qu’il y avait un Ponzi en instrumentalisant les divers protagonistes figurant dans ce sombre épisode.

A elle seule Britam ( Kenya) valait 5 fois la valeur qu’attribuait la PWC. Aujourd’hui cette valeur est nettement supérieure. Ce que Bonieux ne dira jamais, c’est que PWC avait des clients déjà alignés pour racheter les parts de la BAI. Croyez-vous si Britam (Kenya) n’avait pas de la valeur, pourquoi la IFC (branche de la Banque Mondiale) s’intéresserait à cette société qualifiée de Ponzi ? Pourquoi cet engouement de la part de l’AFD et autres fonds d’investissements pour s’acquérir les parts au sein de Britam ? Quasiment toutes les sociétés dans lesquelles on avait investi étaient les leaders de leur secteur. Le Credit book de Courts que critiquait Bassant Roi et compères est aujourd’hui aux mains de la CIM et constitue un Asset. L’engouement pour s’accaparer de l’hôpital Appollo Bramwell en dit long sur sa valeur. De même que pour les marques que nous représentions. Donc, le seul trou qui existe, c’est dans la mémoire du peuple et tout l’argent du monde ne suffirait pas pour le combler.

Cet oligopole, existe-t-il vraiment ?

Permettez-moi de le répéter, cet acharnement contre la BAI, ma famille et ma personne dure depuis des décennies.   Pour certains j’étais comme un gibier qu’il fallait à tout prix chasser. Leurs chiens de chasse, c’étaient les politiciens, ces journalistes véreux, fonctionnaires et autres parvenus à la tête des institutions publiques qui vous traquent afin d’impressionner leurs maîtres.

Chaque calomnie véhiculée par certains médias a fini par devenir ‘parole de dieu ’ et ces étiquettes vous collent à la peau. Croyez-le ou non, le marquage au fer rouge se fait aujourd’hui par l’encre noir des journalistes. C’est beaucoup plus pénible car le marquage au fer rouge s’efface par la mort, tandis que les écrits calomnieux contre une famille passent de génération en génération.

Le racisme en soi ne peut exister du fait que la race humaine est unique. Mais l’histoire de l’humanité renferme bien des sordides épisodes sur les discriminations et exploitations par l’homme à l’encontre de l’homme. Prenez l’esclavage, l’engagisme, l’apartheid, les divers nettoyages ethniques, le massacre des peuples indi-gènes, les génocides ou encore le massacre du peuple palestinien, derrière cette façade d’imposition de supériorité raciale repose l’accaparement du pouvoir politique et surtout un intérêt économique.   Je suis devenu la preuve de ce que j’ai avancé pendant des décennies. Il existe bel et bien un pouvoir oligarchique qui décide de tout. Tout comme le serpent qui délaisse sa peau, le pouvoir oligar-chique se régénère à une période précise afin de s’assurer de sa pérennité. Cette mutation perdure depuis les 20 dernières années. A commencer par les fameux amendements au Sugar Industry Efficiency Act de Paul Berenger  jusqu’aux récentes largesses d’Ivan Collendavelloo au IPPs.

Je le dis haut et fort. On ne m’a jamais fait de cadeau. Que ce soit Ramgoolam ou autres, j’ai dû me battre pour arriver au sommet. Attardons-nous sur ce sujet. Les barons sucriers qu’on qualifie de ‘secteur privé traditionnel’. Un qualificatif qu’ils se sont attribué pour se démarquer des autres. Ils sont les mêmes qui détiennent les terres les plus fertiles de l’île. C’est eux qui opèrent dans le textile, l’hôtellerie, le secteur financier, les banques, la production énergétique, l’agroalimentaire, la grande distribution, la construction et tant d’autres secteurs. Voyons un coup quelles sont les sociétés qui détiennent les baux pour les plus belles plages de l’île ? Quelles sont les sociétés qui ont reçu l’aide financière du gouvernement ?  Quelles sont les sociétés qui ont bénéficié de plusieurs milliards afin de se reformer ? Pourtant elles refusent de payer comme il se doit les artisans et petits planteurs. Quelles sont les sociétés qui se sont assurées que notre politique aérienne est  taillée sur mesure pour desservir non pas le pays, mais pour leurs intérêts ? Quelles sont les sociétés qui a chaque budget, s’assurent que les changements législatifs sont apportés pour servir leurs intérêts ? Quelles sont les sociétés qui dépendent des contrats publics ? A -t-on déjà fait du tort à notre écosystème ?

Est-ce que le gouvernement a dû débourser Rs 600 millions des caisses publiques pour construire une route que pour valoriser notre projet comme il ont fait pour le conglomérat du Sud ?

Pourquoi en vouloir à Dawood Rawat ?

La seule chose que je demande aux Mauriciens c’est de « Réfléchir » ! Sur les ondes de Radio Plus, un des courtiers du secteur privé, Lindsay Rivière a déclaré que les prochaines élections allaient coûter Rs 2 milliards. D’où croyez-vous proviendra cet argent ? J’ai toujours cru dans le marché libre. La compétition, la valorisation des idées et des stratégies. Pour moi la compétition se fait à travers la qualité des services et des produits. L’hôpital Apollo Bramwell en est la preuve irréfutable de notre niveau. Savez-vous combien d’obstacles on a dû franchir pour la réalisation de l’hôpital ? c’était précisément sous le mandat de Navinchandra Ramgoolam. On a tenu bon et nos concurrents ont été forcés de revoir leurs coûts et investir dans des équipements. Depuis 2015, les prix ont connu une hausse fulgurante. Il faut que les Mauriciens se rendent compte que le marché mauricien a toujours été et restera oligopole. La réponse à votre question se trouve dans la question elle-même. Parce que j’ai désobéi à un ordre établi depuis le 17ème siècle. On m’en veut parce que je voyais les choses en grand. On m’en veut parce que j’ai refusé de rester à l’arrière d’un comptoir d’une mercerie. On m’en veut parce que je me suis affranchi. On m’en veut parce que j’ai voulu libérer mon peuple. On m’en veut parce que je suis Dawood Rawat.

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