Faire de la justice sociale une question prioritaire de l’agenda mondial, déclare le Directeur général de l’OIT

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GENÈVE (OIT infos) – Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail, Gilbert F. Houngbo, a souligné la nécessité « d’intégrer systématiquement l’agenda social dans tous les grands rendez-nous internationaux, régionaux et locaux» pour lutter contre les disparités économiques croissantes, lors de son allocution d’ouverture de la 111e session de la Conférence internationale du Travail (CIT).

“Mon message est simple. Nul ne devrait pratiquer la politique de l’autruche” lorsqu’il s’agit de relever les défis qui bouleversent le monde du travail, a déclaré M. Houngbo.

“Les avancées salutaires dérivées de la quatrième révolution industrielle, qui promet une transformation radicale des modes de production, les bouleversements démographiques, l’impérieuse nécessité d’une décarbonation de l’économie constituent, à juste titre, des opportunités pour un futur meilleur pour nous toutes et nous tous.”, a déclaré le Directeur général, “mais en même temps (…) 4 milliards de nos concitoyens ne bénéficient d’aucune protection sociale et 214 millions de travailleurs gagnent moins que le seuil de pauvreté. (…) Un grand nombre de micro et petites entreprises créatrices d’emplois ont fait faillite. Et Comment pouvons-nous expliquer que les femmes gagnent en moyenne, 20% de moins que leurs collègues hommes ?”, a souligné M. Houngbo.

Pour faire de la justice sociale la clé de voûte de la reprise mondiale et veiller à ce que l’avenir soit centré sur l’ humain, le directeur général a insisté sur la nécessité de lancer une coalition mondiale qui réunira un large éventail d’organismes internationaux et de parties prenantes.

La Coalition pour la justice sociale viserait à ” vise à équilibrer les considérations environnementales, économiques et sociales dans la conversation mondiale, y compris dans la réforme de l’architecture financière internationale ” et à “plaider en faveur de la cohérence des politiques et de l’investissement dans la protection sociale et le travail décent”, a expliqué M. Houngbo.

En présentant son rapport à la CIT, intitulé Faire avancer la justice sociale, le Directeur général de l’OIT a déclaré que “face aux risques de divisions, face aux risques d’enracinement et face aux risques de polarisation des diverses opinions, nous avons le devoir et l’obligation morale de maximiser l’usage de la diplomatie pour rapprocher les points de vue des différents groupes”.

Parlant de son rapport sur La situation des travailleurs des territoires arabes occupés, M. Houngbo a souligné que le taux de pauvreté est passé de 59% à 65% à Gaza.

La conférence, qui réunit des délégués des travailleurs, des employeurs et des gouvernements des 187 États membres de l’OIT se tiendra jusqu’au 16 juin. Ils aborderont un large éventail de questions qui ont un impact à long terme sur le monde du travail :

  • Une deuxième discussion normative sur les apprentissages de qualité.
  • Une discussion récurrente sur l’objectif stratégique de la protection sociale (protection du travail).
  • Une discussion générale sur une transition juste, y compris la prise en compte des politiques industrielles et de la technologie, vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous.
  • Une proposition de convention et de recommandation concernant la révision partielle de 15 instruments internationaux du travail, suite à l’inclusion d’un environnement de travail sûr et sain dans le cadre des principes et droits fondamentaux au travail de l’OIT.
  • La réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes au travail, qui est au centre de l’étude générale de la commission de l’application des normes. 

Un sommet sur le monde du travail aura également lieu les 14 et 15 juin sur le thème de la “justice sociale pour tous”. Ce sommet comprendra des allocutions et des tables rondes qui réuniront des chefs d’État et de gouvernement, le directeur général de l’OIT et des représentants de haut niveau des Nations Unies, d’autres organisations internationales et d’organisations d’employeurs et de travailleurs.

Le premier jour de la Conférence, Ali Bin Samikh Al-Marri, ministre du Travail du Qatar, a été élu président de la Conférence pour la durée de celle-ci, du 5 au 16 juin. La Conférence a également élu comme vice-présidents Corina Ajder (gouvernements), ministre du travail de Moldavie, Henrik Munthe (employeurs) de Norvège et Zahoor Awan (travailleurs) du Pakistan.

“Au cours des deux prochaines semaines, nous devons nous rappeler que l’obtention d’un consensus tripartite est le fondement de résultats justes et équitables et d’une mise en œuvre efficace, puisqu’il crée un sentiment d’appartenance chez tous les acteurs concernés. Il doit donc guider nos discussions. La diversité et les divergences qui en résultent peuvent et doivent être surmontées avec de la bonne volonté et dans un esprit de consensus fondé sur le respect de toutes les composantes de cette organisation”, a déclaré Renate Hornung-Draus, porte-parole du groupe des employeurs.

“Nous pouvons nous attendre à de nombreuses discussions difficiles au cours de cette conférence, mais nous ne devons jamais perdre de vue les défis auxquels les travailleurs sont confrontés au quotidien à l’extérieur de ces murs, ainsi que les défis auxquels sont confrontés les employeurs et les gouvernements pour réaliser des transitions justes vers un avenir pacifique et prospère qui nous échappe encore parfois”, a ajouté Catelene Passchier, porte-parole du groupe des travailleurs.

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