Découvrez des entreprises qui inventent de nouveaux modèles économiques

nouveaux modèles économiques

Le jeudi 2 juin, La Fondation Terre Solidaire, la Convention des Entreprises pour le Climat et makesense avaient rendez-vous pour découvrir des entreprises qui inventent de nouveaux modèles économiques. Pour cette conférence, Marion Graeffly Co-Fondatrice de Telecoop un opérateur coopératif social et responsable, Gilles Vallier co-fondateur de Kryole une solution de remorque électrique intelligente pour vélo, Vincent Auriac Président de Axylia, cabinet de conseil spécialisé dans la finance responsable et Raphaël Masbou co-fondateur de Lokki, un outil de gestion pour la location d’équipements se retrouvaient pour évoquer ce sujet. L’occasion pour chacun des intervenants et intervenantes de présenter leur modèle alternatif d’entreprise et de le questionner, tant sur ses fondements que sur son avenir.

A la base du modèle économique de chacun.es, des inspirations très différentes

Marion Graeffly a travaillé 7 ans dans l’agro-alimentaire jusqu’à sa prise de conscience : «  ça n’avait pas vraiment l’impact environnemental et social que j’aurais voulu avoir dans ma vie professionnelle » partage-t-elle. Elle décide alors de suivre un programme d’un an Associé on purpose qui permet de se familiariser avec ce qu’est l’économie sociale et solidaire. C’est ainsi de cette quête de sens qu’est né Télécoop, un opérateur télécom coopératif avec une gestion démocratique et l’idée de faire en sorte que le numérique serve  la transition écologique et non pas l’inverse.       

C’est aussi une prise de conscience chez Vincent Auriac qui est à la base de son engagement. Cette prise de conscience accélérée par la découverte de l’ouvrage Maman tu verras tu seras bien, de Jean Arcelin sur la réalité du financement et le  fonctionnement des EHPAD le marquera durablement et infusera activement le développement de son activité de conseil en finance.

Pour Raphaël Masbou et Gilles Vallier les débuts de leur aventures entrepreneuriales n’étaient pas intrinsèquement marquées par les mêmes convictions. Elles se sont en effet construites au fur et à mesure du développement de leur activité. Raphaël confie ainsi qu’au début de Lokki, l’idée était la digitalisation de la location d’équipements dans un but purement facilitateur pour les loueurs. Mais après une confrontation aux difficultés du terrain, des réflexions pragmatiques couplées à une prise de conscience grandissante, il a rapidement repensé un nouveau système de consommation d’articles sportifs basé sur la location au détriment de la possession.

Gilles admet qu’il y a 6 ans son entreprise n’a du tout pas été fondée dans l’objectif d’avoir un impact environnemental positif. Ce déclic qu’il définit comme encore en cours de maturation a été possible grâce à makesense et la Convention des Entreprises pour le Climat qui conjointement ont aidé à transformer des engagements personnels en réels objectifs de développement communs.

Valoriser une certaine forme de croissance économique qui n’aurait pas d’impact négatif, mission impossible?

De nombreuses questions traversent les projets de chacun et se recoupent, notamment la préoccupation de la réconciliation possible ou pas de l’accroissement de leur activité et d’un impact positif sur la société et l’environnement. C’est toute l’idée du concept d’entreprises régénératives évoqué par Gilles Vallier qui dépassent la vision qu’il qualifie d’une « RSE à la papa » pour tendre vers des entreprises capables d’apporter des choses positives au monde. Dans ce sens, certaines initiatives de développement semblent permettre d’encourager des organisations à impacts positifs comme certaines levées de fonds qui après audit d’impact la conditionne à la mise en place et au respect de mesures environnementales fortes.

Cependant les quatre intervenants présents admettent et soulignent très vite les limites qu’ils rencontrent dans l’équation entre croissance et impact positif. 

La question du passage du local au grand groupe souligne la difficulté de prendre des décisions dans la direction de la croissance de l’entreprise sans pour autant trahir ses objectifs. C’est notamment le cas pour Lokki et les intérêts des grands groupes qui compliquent par exemple la mise en place du système de location du point de vue de l’évaluation et de la valorisation de l’impact positif de ce système. D’autres barrières comme la réglementation viennent aussi compliquer une transformation en profondeur du système financier au regard de la facilité et de la sécurité des investissements pollueurs. Ces obstacles sont aussi grandement culturels et nécessitent du temps et la confiance des investisseurs dans les financements à impact positifs. Enfin la question de la structuration même de l’entreprise est aussi centrale ; par exemple la structure coopérative de Télécoop, sur le principe de gouvernance partagée (un sociétaire une voix à chaque assemblée générale) permet de mettre des idées au centre et de débattre, ce que d’autres structurations plus classiques ne permettent pas.

Ainsi malgré les difficultés et obstacles tous s’accordent sur l’importance de l’intentionnalité car à un moment ou un autre il y aura une décision à prendre et l’intention initiale déterminera le chemin de chacun. Il apparaît pour tous et toutes que tant que la question du profit sera au centre de leur activité, il est très difficile de penser concrètement la place de l’économie autrement dans nos sociétés. La réalité de l’entrepreneuriat, intimement lié au système capitaliste, soulève ainsi de nombreuses interrogations et contradictions que chacun s’efforce par ses convictions de concilier, au travers de nouvelles formes d’organisations, systèmes et usages. 

Pour revoir la conférence : 

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