Selon l’OIT, la solidarité entre travailleurs et employeurs est primordiale en période de crise

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GENÈVE (OIT Infos) – Les organisations d’employeurs et de travailleurs doivent impérativement unir leurs efforts et être solidaires pour pouvoir faire face efficacement aux répercussions de la pandémie de COVID-19 dans le monde du travail: tel est le constat formulé dans un rapport publié récemment par l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Dans de nombreuses régions du monde, le COVID-19 menace la santé et la sécurité de millions de personnes, exerçant une pression considérable sur les entreprises, les emplois et les moyens de subsistance. Dans un contexte de crise, la collaboration et le dialogue entre, d’une part, les organisations d’employeurs et les associations professionnelles et, d’autre part, les organisations de travailleurs peuvent stimuler l’économie, favoriser le progrès social et permettre une reprise plus rapide.

Cette étude, intitulée Managing Conflicts and Disasters: Exploring Collaboration between Employers’ and Workers’ Organizations (Gérer les conflits et les catastrophes: Etudier la possibilité d’une collaboration entre organisations d’employeurs et de travailleurs – disponible en anglais), met en évidence certains cas où des actions conjointes et parfois spontanées, menées par les partenaires sociaux, ont contribué à atténuer certains des pires effets de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, accélérant la reprise et renforçant la résilience nécessaire face à d’éventuelles crises futures.

«Les milieux d’affaires ont tout intérêt à promouvoir la paix et la stabilité et à être bien préparés aux situations de crise», explique Deborah France-Massin, directrice du Bureau des activités pour les employeurs (ACT/EMP) de l’OIT. «De leur côté, les syndicats ont un fort potentiel de mobilisation grâce à leurs membres, que ce soit pour exercer des pressions en vue de faire évoluer la législation et la constitution en faveur des travailleurs, ou pour intervenir rapidement et efficacement lorsqu’une assistance humanitaire est nécessaire.»

Le rapport indique que la recommandation (n° 205) sur l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience, 2017, est une référence utile dans le contexte actuel. Elle fournit un cadre pour élaborer des réponses appropriées face aux situations de crise résultant de conflits ou de catastrophes.

En Côte d’Ivoire, par exemple, lors de la grave récession économique de 2002 provoquée par un conflit armé qui a littéralement coupé le pays en deux, employeurs et travailleurs ont négocié conjointement un mécanisme destiné à soulager les travailleurs qui avaient été mis au chômage partiel. Une solution visant à étendre la période de chômage partiel rémunéré, associée à d’autres mesures, a permis de limiter au maximum le nombre de travailleurs licenciés, tout en maintenant la capacité de travail nécessaire. Cette collaboration a vu le jour lors d’un forum bipartite – la Commission indépendante permanente de dialogue –, auquel participaient des représentants d’organisations d’employeurs et de travailleurs.

Durant l’actuelle crise du COVID-19, des cas de dialogue social bipartite et des initiatives conjointes prises par les partenaires sociaux en réponse au COVID-19 ont été mis en évidence dans différents pays du monde, notamment en Belgique, en Espagne, en Lettonie, au Maroc, en Ouganda, au Pakistan et en Suède. Les partenaires sociaux renforcent et complètent de manière décisive les actions des gouvernements et des autorités compétentes en matière de santé publique, et confirment une nouvelle fois le rôle qu’ils jouent dans l’atténuation des risques et la réponse aux situations de crise.

«Nous espérons que ce rapport sera une source de motivation pour les organisations de partenaires sociaux partout dans le monde quant au rôle unique et complémentaire qu’elles jouent et peuvent jouer, dans des situations complexes de catastrophe et de conflit, ainsi qu’en période de pandémie comme celle du COVID-19», déclare Maria Helena Andre, directrice du Bureau des activités pour les travailleurs (ACTRAV) de l’OIT. «L’OIT continuera de mettre à profit ce qui fait sa force – son mandat normatif et le tripartisme – et de canaliser ses ressources pour soutenir ce programme commun.»

Pour plus d’information, veuillez contacter:

Bureau des activités pour les employeurs
www.ilo.org/actemp
Jae-Hee Chang, responsable principal des programmes et des opérations, changj@ilo.org

Bureau des activités pour les travailleurs
www.ilo.org/actrav
Claire La Hovary, spécialiste principale des questions juridiques et des normes internationales du travail, lahavory@ilo.org

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