En Tunisie, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) soutient la justice environnementale

En 2011, la fin de la dictature a consacré plus de libertés en Tunisie. Mais le processus de transition démocratique a été d’ordre institutionnel davantage que socio-économique. La situation sociale catastrophique (chômage, inégalités fortes, etc.) combinée à la criminalisation des mouvements sociaux limitent l’intérêt, la visibilité et la crédibilité accordées aux luttes environnementales.
Pourtant, la lutte pour une justice environnementale répond aux enjeux d’une transition écologique indissociable de la transition démocratique et socio-économique qui se joue actuellement. En effet, risques sanitaires, surexploitation et pollution des ressources naturelles sont autant de symptômes alarmants des dérèglements du modèle de développement actuel en Tunisie.

Un programme de sensibilisation et de lutte pour la justice

Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) accompagne l’émergence d’un mouvement citoyen promouvant le respect des droits constitutionnels à un environnement sain et un accès équitable aux ressources. Son engagement en faveur de la justice environnementale nourrit la transition démocratique commencée après 2011. En renforçant la société civile sur des questions comme le droit à l’eau, le FTDES encourage les citoyens à agir sur les politiques publiques qui induisent les injustices et les inégalités en Tunisie.
Ce programme mené par le FTDES a pour objectif de développer son expertise et ses actions sur les enjeux de justice environnementale mais aussi d’expérimenter de nouvelles méthodes d’accompagnement ménees par ses sections locales auprès des mouvements sociaux

Pourquoi la Fondation Terre Solidaire soutient-elle ce projet ?

Ce projet ambitionne de renforcer la lutte de la société civile locale tunisienne (section et mouvements socio-environnementaux) sur les questions environnementales. Il doit ainsi permettre aux citoyens de mieux comprendre l’influence des problématiques environnementales sur les droits de tous, et notamment leur donner les moyens d’agir sur les politiques publiques qui induisent les injustices et les inégalités en Tunisie.

Les réalisations majeures depuis 2018

Les deux premières années ont été très structurantes pour le FTDES, et ont confirmé la pertinence de son approche ancrée sur l’échelle locale et les luttes menées sur les territoires.

Cette première expérience a conduit le FTDES à se doter d’une stratégie sur la justice environnementale qui repose sur le lien intrinsèque entre droits humains et droits économiques et sociaux, en particulier le droit à l’eau potable, le droit à vivre dans un environnement sain et le droit à la santé, ainsi que le droit à un développement soutenable.
La vision sur la justice environnementale s’est donc concrétisée par la rédaction d’une charte et la publication du rapport annuel.

Par ailleurs, depuis 2 ans, le FTDES mène des combats au niveau local :

– des dizaines de mouvements environnementaux (sur l’accès à l’eau et aux ressources naturelles, la pollution industrielle ou la pollution liées à la gestion des déchets ou des eaux usées) ont été accompagnés et soutenus par les sections de Kairouan, Monastir et Redeyef. Certains combats portés ont progressé : accès à l’eau pour certaines communautés, collaboration pour une nouvelle gestion des déchets dans une municipalité, arrêt de certains projets destructeurs de l’environnement à Jbel Fadloum ou Ain Draham

– Les forums régionaux organisés par chacune des sections ont été un succès car ils ont permis de faire passer des messages aux responsables. Ils ont débouché sur des perspectives d’action, notamment à Monastir.

– Un dossier s’est constitué pour lancer un procès contre la SONEDE (Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux) suite aux aux coupures d’eau dans la région du bassin minier .

L’impact du projet devient plus important au niveau national, pour influencer véritablement les politiques publiques, grâce à des recommandations basées sur l’action de terrain et l’accompagnement des mouvements. Le nouveau gouvernement pourrait être une fenêtre d’opportunité pour influencer véritablement sa politique sur plusieurs sujets.

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