CON-QUÊTE

‘Nous allons conquérir l’Afrique’. Ce nouveau mantra de certains politiques névrosés nous rappelle tristement le discours de Jules Ferry, un fameux 28 juillet 1885. Des propos qui reflètent les fondements de la pensée coloniale et qui font certainement honte à la République.

Si nos politiciens papotent comme des ‘papoose’, c’est parce que la grande majorité d’entre eux n’ont aucune expérience réelle en gestion d’entreprises, et encore moins de connaissance sur les réalités des affaires en Afrique. Ce nombrilisme endémique et cette arrogance chronique de nos décideurs peuvent s’avérer désastreux dans le tissage des relations, plus que jamais cruciales. Même le grand Obama (lui-même ayant des origines africaines), président des puissants États-Unis d’Amérique, lors de son récent passage sur le continent, s’est exprimé avec beaucoup d’humilité dans sa demande de coopération avec les pays africains. Ce qui explique notre incompréhension sur le pourquoi de cette croyance en une quelconque supériorité à Maurice.

Le continent africain a donné naissance à de grands dirigeants nationalistes et panafricains à l’instar de Léopold Sédar Senghor, Patrice Lumumba, Kwame N’Krumah, Thomas Sankara, Nelson Mandela, Jomo Kenyatta ou encore Julius Nyerere. Qu’avons-nous produit ? Les peuples du continent ont connu des guerres sanglantes, une colonisation barbare, l’apartheid, la famine, des épidémies et pourtant leurs universités sont plus reconnues que les nôtres. Même l’Église a su reconnaitre ses prêtres noirs, alors que chez nous, sous ce semblant de bien-vivre, se cache une lave bouillonnante de haine qui nous empêche, après presque un demi-siècle d’Indépendance, de réfléchir comme une nation. Qui sont les vrais barbares ?

Loin de ces clichés diffusés sur des chaînes propagandistes, il existe une toute autre image de l’Afrique. Celle d’une Afrique en progrès. Où les relations entre les économies et les structures sociales et un système commercial globalisé se conjuguent. Une Afrique où le niveau intellectuel, la créativité, le respect des patrimoines, la valeur environnementale et la culture politique sont nettement supérieurs à ceux de notre élite politique.

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