En Bolivie, des zones de conservation menacées de disparaître

Depuis plusieurs semaines, la Bolivie fait face à de graves incendies qui ont déjà ravagé plus de 750 000 hectares. Ces incendies ont atteint la région de Charagua, la plus grande entité territoriale de Bolivie (plus vaste que l’Irlande), et faisant partie du Gran Chaco, la plus grande forêt sèche d’Amérique latine, qui s’étend en partie sur les territoires de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil et du Paraguay.

© CIPCA–Alejandro Salame

Dans le territoire de Charagua,la situation est des plus dramatiques. Protégé à 68% par des parcs naturels (Kaaiya et Otuquis) et des zones de conservation, ce territoire renferme une grande diversité avec plusieurs espèces endémiques. Et c’est encore plus vraie pour la plus récente de ces zones, celle de Ñembi Guasu créée début 2019, et qui possède une immense richesse biologique, naturelle, culturelle et sociale avec la présence des Indiens Ayoreo, une tribu vivant en isolement volontaire, qui ont dû fuir face à l’avancée des flammes. L’existence même de cette zone est menacée par le feu dévastateur et incontrôlable qui, chaque jour, continue de détruire tout ce qui se trouve sur son passage.

Notre partenaire bolivien, le Centre de Recherche et de Promotion de la Paysannerie (CIPCA) accompagne particulièrement le processus d’autonomisation du territoire Charagua, première entité territoriale bolivienne à s’être constituée en « gouvernement autonome indigène originaire paysan ».
Actuellement face à cette catastrophe en cours, notre partenaire appuie ce gouvernement pour renforcer le plaidoyer des Guaranis auprès de l’Etat bolivien afin que ce dernier puisse jouer son rôle et mobiliser toutes ses forces. Ainsi CIPCA accompagne le gouvernement autonome pour dénoncer la politique du gouvernement qui a favorisé le recours au “chaqueo” (brûlis contrôlé) par un décret récent pour les propriétaires terriens du département de Santa Cruz où se trouve Charagua. Ces derniers ont recours au “chaqueo” pour défricher et cultiver. Cette déforestation est donc responsable du départ de ces incendies en cours.

Notre partenaire CIPCA lance un appel pour mobiliser des fonds afin d’être présents sur les fronts de l’incendie auprès des populations sinistrées et leur donner un appui de première urgence (vivres, eau, médicaments…).

CIPCA est présent sur place pour venir en aide aux populations locales dont certaines ont vu leurs maisons brûler. Les incendies ont beaucoup diminué ces derniers jours mais la situation toujours critique. Le climat un peu plus clément devrait contribuer au ralentissement des feux : de la pluie est attendue dans les prochains jours, ce qui pourrait mettre fin à tous les départs de feu. Comme le souligne le directeur du bureau local de CIPCA, il semblerait que ce soit davantage la nature qui va mettre fin à ces feux que l’intervention de l’Etat.

Si vous souhaitez soutenir CIPCA dans son action,
vous pouvez faire un don à la Fondation Terre Solidaire.

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